Après les incidents de dimanche et lundi, la prison genevoise, connaît une nouvelle journée de tensions ce mardi. Le directeur de la prison, Constantin Franziskakis, a donné une conférence de presse à 14h30 à Puplinge (GE), annonçant que la situation était désormais sous contrôle.
34 blessés, dont 8 hospitalisations
"Durant les trois derniers jours, une centaine de détenus se sont battus à chaque fois. Les évènements ont eu lieu durant les promenades. Ces conflits opposent des détenus d'origine albanaise à des détenus d'origine maghrébine", a-t-il expliqué devant le bâtiment de la prison de Champ-Dollon.
Vingt-six détenus ont été blessés dans les rixes. Huit d'entre eux ont nécessité une prise en charge médicale ou une hospitalisation. Huit employés de la prison ont également été blessés.
Les causes des affrontements sont pour l'heure inconnues. L'hypothèse de conflits liés à la drogue semble être écartée. Les détenus impliqués se sont affrontés avec "des brosses à dent ou des objet bricolés pour être dangereux".
Discussion et répression
La prison a mis en place des mesures afin de mettre fin à la vague de violence qui sévit depuis dimanche dans l'établissement. Une discussion avec les détenus impliqués sera organisée "afin de leurs préciser que la vie en prison est une vie en communauté", selon M.Franziskakis. «Champ-Dollon ne veut pas créer des ailes pour chaque ethnie. Comme dans la vraie vie, les gens doivent apprendre à cohabiter.»
Des sanctions sont également envisagées contre les fauteurs de trouble. "Quatorze détenus devront sans doute être placés dans des cellules fortes". Le responsable de l'établissement a également précisé qu'une promenade a été supprimée ce mardi après-midi. La possibilité de supprimer les repas en commun jusqu'à ce que la situation s'apaise est par ailleurs envisagée pour éviter que les détenus des deux ethnies ne se côtoient.
L'embauche de personnel supplémentaire pour faire face à ce type d'événement n'est pas envisagé, ni le port de bracelets électroniques par les détenus, selon le directeur. "La majorité des détenus ne correspondent pas aux critères pour porter un bracelet électronique".
La justice ouvre une procédure
Le Ministère public a en outre ouvert une procédure pour émeute dirigée contre inconnu. La prison de Champ-Dollon accueille actuellement plus de 850 détenus alors que les lieux ne sont prévus que pour en abriter 376. Dans ces conditions, une petite étincelle peut mettre le feux aux poudres, a souligné M.Franziskakis. Les bagarres de ces derniers jours ont mobilisé à chaque fois la police et les pompiers.