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Les comptes genevois redeviennent noirs en 2016

2015 était dans le rouge, 2016 est dans le noir. Les comptes de l'Etat genevois présentent un excédent de 61 millions fr. L'endettement est en baisse.

30 mars 2017, 16:26
Le conseiller d'Etat Serge Dal Busco, chargé du département des finances, (ici aux côtés de Francois Longchamp, président du Conseil d'Etat), s'est félicité du recul de la dette.

Après un exercice 2015 légèrement déficitaire, les comptes 2016 de l'Etat de Genève affichent un excédent de 61 millions de francs sur un budget approchant les 8 milliards. Ce résultat présenté jeudi est satisfaisant pour le Conseil d'Etat qui relève "un contexte délicat".

Serge Dal Busco, le conseiller d'Etat en charge des finances, se réjouit d'une nouvelle diminution de la dette. Fin 2016, elle atteignait 12,5 milliards, soit 204 millions de moins qu'un an auparavant.

Endettement en baisse 

L'endettement moyen, qui baisse pour la troisième année consécutive, s'élève à 11,9 milliards. "C'est une satisfaction, car nous nous éloignons du seuil de l'enclenchement du frein à l'endettement fixé à 13,3 milliards", a relevé le grand argentier. Le canton a tout de même versé 198 millions d'intérêts en 2016, a-t-il ajouté.

Toujours dans le registre des bonnes nouvelles, le Conseil d'Etat cite des investissements entièrement autofinancés. Ils s'élèvent à 511 millions soit une baisse de 12,9% par rapport aux comptes 2015. Cette diminution est due à un taux de réalisation très bas (71%) qui s'explique par des retards sur de gros chantiers, dont celui de la route des Nations bloqué par un recours. "Mais la volonté d'investir est toujours là", a précisé M. Dal Busco.

Baisse inquiétante de l'impôt sur le revenu

Les revenus ont progressé de 1,6% par rapport au budget 2016 pour atteindre 8,051 milliards. Mais les impôts sur les personnes physiques sont inférieurs de 135 millions au budget (-3,4%), un écart principalement imputable à une baisse de l'impôt sur le revenu (- 131 millions, soit - 4,1%). "C'est le reflet d'une situation conjoncturelle peu favorable", selon le chef du Département des finances, qui se dit inquiet.

Alors que les impôts sur les personnes morales stagnent (-0,3%), les impôts immobiliers (+24,8%) et surtout les droits de succession (+91,7%) prennent l'ascenseur. Il n'y a en revanche pas eu de rentrées d'impôts extraordinaires comme c'était le cas en 2015 avec le dossier fiscal d'un riche contribuable.

Les charges globales excèdent le budget de 78 millions (+1%) et atteignent 7,99 milliards. Ce dépassement est principalement lié à une nouvelle provision de 36 millions pour couvrir les risques de ne pas atteindre le taux de couverture exigé pour la caisse de pension de l'Etat. Les dépenses sociales (+ 44 millions) ont aussi nettement augmenté, ce qui dénote une précarisation accrue de la population, relève M. Dal Busco.

Exercice compliqué pour le budget 2016

Sinon, les charges sous contrôle du Conseil d'Etat - soit les charges de personnel (- 24 millions, - 1%) et de fonctionnement (-16 millions, soit - 3,8%) - sont en baisse. "Nous allons poursuivre cet effort d'économies et d'efficience mené depuis le début de la législature", a ajouté le président du Conseil d'Etat François Longchamp. Il compte élaborer un projet de budget raisonnable pour 2018.

Il faut dire que l'exercice avait été très compliqué pour le budget 2016, à tel point que le canton a finalement fonctionné selon le principe des douzièmes provisoires. Le Grand Conseil avait refusé d'entrer en matière sur un budget qui affichait un déficit de 70 millions. Cette situation particulière rend les comparaisons comptables difficiles.

"Cadeaux fiscaux indécents"

Ces comptes excédentaires sont bien accueillis par le PDC qui estime que ce "résultat réjouissant" est à mettre au bénéfice des efforts entrepris pour réduire les dépenses sans toucher à la qualité des prestations. Le MCG relève la baisse de la dette malgré une conjoncture difficile tout en regrettant "des cadeaux fiscaux indécents" octroyés aux frontaliers.

Les autres partis sont beaucoup moins enthousiastes. L'UDC reste "très inquiete de l'évolution négative des rentrées fiscales des personnes physiques". Les socialistes dénoncent quant à eux le "catastrophisme budgétaire" du Conseil d'Etat qui tente d'imposer l'austérité à Genève. Pour Ensemble à Gauche, l'excédent cache une baisse des prestations sociales.
 

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