La direction de Swissport a saisi la Chambre des relations collectives de travail (CRCT), à la suite de la manifestation du personnel dimanche à l'aéroport de Genève. Jusqu'à la conclusion de l'affaire, le personnel ne peut prendre de mesures de lutte.
La direction de Swissport a fait appel lundi à la Chambre des relations collectives de travail du canton de Genève, a appris mardi l'ats. Le syndicat a été convoqué pour une réunion le 6 janvier.
La loi prévoit que toute médiatisation des mesures de lutte doit être suspendue en attendant une décision de la CRCT. La direction de l'aéroport craignait une grève pendant une période de forte affluence.
Dimanche, entre 200 et 400 employés de Swissport, selon les sources, avaient manifesté publiquement leur mécontentement pour s’opposer à une baisse de leurs salaires. Réunis à l’appel du Syndicat des services publics (SSP) et du syndicat Push, les bagagistes avaient menacé de faire grève après que leur direction ait rompu les négociations en vue d’une nouvelle convention collective (CCT).
Trêve de facto
La direction de Swissport avait précisé dimanche soir que la responsabilité de la rupture des négociations incombait, selon elle, aux syndicats et qu'elle espérait une reprise rapide des discussions. Le recours à la CRCT impose une trêve de facto pendant les fêtes.
La convention collective en vigueur arrive à échéance fin février. Après la pétition signée par 600 collaborateurs de Swissport, les manifestants ont voté dimanche une résolution exigeant la fin de la sous-enchère salariale et la suppression des statuts de travailleurs précaires. Ils ont lancé aussi un appel à leurs collègues de Dnata, autre entreprise active dans l'assistance au sol à Genève.
Swissport emploie plus de mille personnes à Cointrin. La compagnie à bas coût EasyJet est son premier client.
Pression sur les coûts
Selon le quotidien L'Agefi de mardi, citant le responsable du syndicat Push, Henri-Pierre Mullner, l'origine du conflit réside dans le renouvellement du contrat avec EaysJet jusqu'en novembre 2016. Le groupe britannique Menzies avait répondu à un appel d'offres de la compagnie low cost. Swissport, craignant de voir arriver un troisième acteur sur le tarmac de Cointrin, a accepté la sous-enchère.
Selon les informations de l'Agefi, la pression sur les coûts s'est accélérée ces dernières années. Si Swissport est toujours dans les chiffres noirs, son chiffre d'affaires a diminué de 20% depuis 2010, malgré une hausse de 8% du nombre de vols traités. La direction a annoncé sa volonté de réduire la masse salariale de cinq millions de francs.