Considérée comme le maillon faible des trois sortants libéraux-radicaux à se représenter au Conseil d'Etat, la magistrate Isabel Rochat n'aura passé que quatre ans au gouvernement. Après dépouillement de la moitié des bulletins, dimanche, elle pointait en dernière position des onze candidats en course pour le second tour, avec un retard irrattrapable sur la septième place, synonyme d'élection.
Mme Rochat aura vécu une expérience difficile à l'exécutif cantonal. La libérale-radicale de Thônex a fait ses débuts au Conseil d'Etat en 2009 en héritant du département de la sécurité, un dicastère considéré comme maudit, que personne ne voulait reprendre et qui a usé nombre de conseillers d'Etat.
L'élue a rapidement eu maille à partir avec le puissant syndicat de la police genevoise, qui se plaignait de ne pas être écouté. Mme Rochat n'étant pas une grande communicante, le dialogue entre les forces de l'ordre et la nouvelle élue a tourné à l'aigre, entraînant l'enlisement des dossiers.
La magistrate a finalement été tirée de cette mauvaise situation par un faux pas de son collègue conseiller d'Etat Mark Muller, qui a été contraint à la démission en cours de mandat après s'être battu avec un barman. L'élection complémentaire a été gagnée par Pierre Maudet, qui avait toujours affiché son intérêt pour les questions liées à la sécurité.
Mme Rochat a donc pu quitter son dicastère pour prendre la tête du département de la solidarité et de l'emploi, bien moins exposé que celui de la sécurité. Discrète, elle n'a cependant pas réussi à faire passer son message auprès de l'électorat sur le chômage, l'emploi ou l'action sociale.
Avant d'être conseillère d'Etat, Isabel Rochat avait notamment siégé à l'exécutif de la commune de Thônex, où elle s'était notamment occupée d'aménagement.