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De faux billets d'euros ont aussi circulé à Genève

Un Français de 20 ans a été appréhendé le 19 octobre par la police genevoise alors qu'il tentait d'écouler de faux billets de 100 euros à Genève. Cas isolé ou bande organisée?

27 oct. 2014, 12:32
Les faussaires impriment les billets à quelque part dans le monde, comme ici à Varsovie (Pologne) en 2011. Le stock est ensuite écoulé par petites quantités, grâce à des individus indélicats.

La travailleuse du sexe de Genève ne s'est pas laissée abuser. Dimanche 19 octobre dernier, bien qu'il était près de 2 heures du matin, elle a tout de suite repéré le faux billet de 100 euros que lui tendait son client pour la rémunérer de sa prestation. Elle a aussitôt contacté la police. Cette dernière a arrêté l'homme, un Français né en 1994 et domicilié à Thonon (Haute-Savoie), pour le remettre à la disposition du Ministère publique après l'avoir interrogé.  

Peu auparavant ce même jour, un homme avait tenté de payer son plein d'essence dans une station de la Rive droite avec une coupure de 100 euros. Le pompiste avait tout simplement refusé d'accepter le billet sans faire appel à la police. "Ce commerçant s'est montré moins réactif que la travailleuse du sexe", s'amuse Silvain Guillaume-Gentil, porte-parole de la Police genevoise. "Mais il a tout de même pu nous donner un signalement de la voiture!"

Quelques jours plus tôt, le 23 septembre, un troisième cas d'écoulement de faux billet d'euros avait été signalé dans une épicerie du quartier de la Servette. "Il s'agit tout au plus d'une dizaine de cas répertoriés à Genève", constate le responsable de presse de la Police genevoise. 

De son côté, le commissariat d'Annemasse en France voisine avait lancé une alerte le 25 septembre, suite à une recrudescence de fausses coupures d'euros.

Phénomènes passagers

Le commissaire Philippe Guffon relativise pourtant: "Il est vrai que trois cas nous ont été signalés au mois de septembre dans la région. C'est tout. C'est un phénomène ponctuel et très local", informe-t-il avant d'expliquer: "on lance une alerte par acquit de conscience. Cela peut éviter des mésaventures à quelques personnes. Mais nous savons pertinemment qu'en général ce sont des phénomènes passagers." 

Est-ce dire que les policiers savoyards n'auraient pas démantelé LE réseau de contrefacteurs internationaux?

"Si nous étions tombés sur un stock de faux billets, nous nous serions effacés au profit de la Police judiciaire française", sourit Philippe Guffon. "Elle a une vue d'ensemble sur le territoire. Et celle-ci collabore d'ailleurs avec la Suisse, Genève notamment. Notre vision à nous, commissariats locaux, est forcément parcellaire. Ici nous nous trouvons devant des cas isolés de personnes qui essaient d'écouler quelques billets. C'est en général ainsi que cela se passe."

Imprimés à quelque part, écoulés ailleurs

Le modus operandi des faussaires est connu. Les faux billets sont imprimés quelque part en Europe ou ailleurs. Ils sont ensuite revendus par lots à des "grossistes" qui les remettent à leur tour à des distributeurs locaux, chargés de les écouler un peu partout dans le monde et en petites quantités.

"En trente ans de carrière, il ne m'est arrivé qu'une seule fois de démanteler un réseau de faux-monnayeurs, se souvient le commissaire qui raconte: "C'était en 1985 lorsque j'étais à la PJ. Nous étions intervenus dans une imprimerie offset de Ville-la-Grand, qui tirait des faux billets de 50 et 100 francs suisses. Nous avions alors arrêté l'organisateur et l'imprimeur et averti les autorités helvétiques qui avaient rappliqué ventre à terre!"

L'épisode avait d'ailleurs tellement marqué le commissaire haut-savoyard, qu'il avait conservé quelques-unes de ces fausses coupures sous cadre. Elles trônent aujourd'hui encore dans son bureau à Annemasse...

 

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