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Des gardiens de Champ-Dollon débrayent

Environ 170 gardiens de la prison de Champ-Dollon (GE) ont manifesté lundi matin à l'entrée de l'établissement pour dénoncer la détérioration de leurs conditions de travail.

08 avr. 2013, 15:45
Les conditions de travail dans l'établissement sont devenues "intolérables", dénoncent les gardiens.

 

Environ 170 gardiens de la prison de Champ-Dollon (GE) ont manifesté lundi matin à l'entrée de l'établissement pour dénoncer la détérioration de leurs conditions de travail. Ils demandent au canton d'embaucher très rapidement du personnel supplémentaire pour faire face au problème de surpopulation qui s'aggrave.
 
La prison de Champ-Dollon est prévue pour accueillir 370 détenus. Or, aujourd'hui, ils sont près de 800 à se retrouver derrière les murs de l'établissement.
 
La situation est explosive, a expliqué Christian Antonietti, le président de l'UPCP, le syndicat des gendarmes et des gardiens de prison. Les incivilités, les menaces envers les surveillants ou les bagarres entre détenus se multiplient. Le taux d'absentéisme chez les gardiens monte aussi en flèche.
 
"Il est temps que les autorités politiques prennent leurs responsabilités", a déclaré M.Antonietti devant les manifestants. Le président de l'UPCP a dénoncé les fausses promesses et les "annonces d'effets de manche" faites ces dernières semaines.
 
Selon lui, rien n'est prévu dans l'immédiat pour résoudre les problèmes causés par la surpopulation carcérale: "On dit aujourd'hui qu'on va construire des places de détention qui étaient déjà prévues de longue date".
 
Absence de budget
 
Dans une lettre adressée lundi au personnel de Champ-Dollon, le conseiller d'Etat Pierre Maudet, responsable du département de la sécurité, rappelle combien l'absence de budget cantonal pour 2013 constituait un obstacle et faisait prendre du retard dans l'engagement de personnel pour la prison.
 
Le magistrat a insisté sur les efforts entrepris en matière de formation pour "garantir un ratio suffisant de gardiens par rapport aux détenus". Vingt-deux stagiaires ont débuté leur formation au début du mois et 42 stagiaires supplémentaires "sont en cours de recrutement". Enfin, le personnel gradé sera augmenté pour tenir compte du nombre "toujours plus élevé de collaborateurs et de détenus", fait savoir M.Maudet.
 
Depuis l'automne dernier, à Genève, une politique plus répressive envers les délinquants s'est mise en place. M.Antonietti n'est pas opposé à ce serrage de vis, mais regrette la précipitation avec laquelle il a été opéré: "On ne peut pas indéfiniment mettre les gens en prison sans tenir compte des conséquences d'une telle approche sur Champ-Dollon".
 
Des gardiens démoralisés
 
Les conditions de travail dans l'établissement sont devenues "intolérables" et la sécurité du personnel est mise en danger. Lors des repas communs dans la prison, il y a trois surveillants pour 100 détenus. "Les gens n'ont pas envie de faire ça", a souligné M.Antonietti. La situation est similaire dans la salle de sport de l'établissement ou lors des promenades des détenus.
 
Actuellement, 320 gardiens et surveillants travaillent à la prison de Champ-Dollon. La manifestation symbolique de lundi matin a rassemblé environ la moitié d'entre-eux. Certains, en congé, sont venus manifester en habits civils, les autres, en uniforme, sont sortis de la prison et ont débrayé durant une heure.
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