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Genève: des insultes homophobes à répétition au CERN

Des posters pour des soirées déchirés ou arrachés, des messages de haine inscrits sur les panneaux de communication... le CERN à Genève a connu des cas d'homophobie à l'encontre des membres de l'association LGBT des scientifiques de l'institution. Une enquête interne a permis d'identifier au moins une personne.

23 mars 2016, 13:52
/ Màj. le 23 mars 2016 à 14:26
L'association LGBT CERN a été victime d'agressions homophobes à répétition ces dernières années.

Le laboratoire d'accélération de particules en est tout tourneboulé depuis ces derniers jours. L'association Lesbienne, Gay, Bisexuel et Trans (LGBT) des scientifiques du CERN a estimé être victime d'homophobie régulière au sein de l'institution. Un article du Sunday Times paru la semaine dernière explique que les problèmes d'homophobie ont visiblement été récurrents depuis la création de l'asso en 2010. Le LGBT CERN a reçu des e-mails homophobes et constaté la présence de graffitis dégradants sur le tableau de communication mis à la disposition de l'association.

Un scientifique a été formellement rappelé à l'ordre après avoir été identifié sur les images des caméras de sécurité mais il se pourrait que d'autres employés du CERN soient impliqués. Les abus, d'après le Sunday Times, sont verbaux. Des mots comme "cochon" en allemand, "abomination" ou "à mort" ont même été inscrits sur des posters annonçant des soirées LGBT. Dans certains des cas de détérioration de ces posters, des textes avec références à la religion auraient été utilisés selon le physicien britannique fondateur du groupe LGBT du CERN, Aidan Randle-Conde. La direction a recensé six cas de harcèlement depuis 2011 dont deux qui ont donné lieu à une action disciplinaire.

LGBT, réseau informel

L'image de marque du CERN, un laboratoire attirant quelques-uns des meilleurs scientifiques du monde entier, en a pris un coup, notamment dans la communauté scientifique mondiale qui loue les prouesses du centre en matière de recherche. L'association LGBT n'est pas encore parvenue à intégrer le groupe des 50 clubs du CERN. Parmi ces clubs figure l'équipe de rugby féminine. Le Sunday Times explique que le LGBT CERN a pu intégrer une nouvelle catégorie de club de "réseaux informels" dont l'association homosexuelle est le premier membre.

Même si le respect de la différence des sexualités des employé(e)s au travail est un chantier très lent, l'hebdomadaire anglais a recueilli le témoignage d'un chercheur gay qui apprécie de travailler avec ses collègues hétéros disant qu'il ne souffre pas de comportements homophobes, au contraire: "j'ai eu une expérience positive comme physicien gay... et j'espère pouvoir montrer aux autres employés que l'on peut rester soi-même et être respecté pour son job. Je suis un homo fier et je ne le cache pas." L'association LGBT CERN sur son site a tenu à relativiser la dramaturgie de l'article du Sunday Times, se disant satisfaite de l'action intentée contre le chercheur homophobe ainsi que de la relation avec le bureau de la diversité du CERN.

 

 

 

 

  

 

 

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