Une quarantaine de conseillers en placement ont débrayé jeudi matin devant l'Office cantonal de l'emploi (OCE) de Genève pour dénoncer leur surcharge de travail. Six mois après une première grève, presque rien n'a changé, malgré les engagements pris par la direction, ont-ils dénoncé.
Après le débrayage de septembre 2013, la direction a promis de faire baisser à 130 le nombre de dossiers par conseiller d'ici la fin de l'année, a déclaré devant les grévistes Françoise Weber, secrétaire syndicale au Syndicat interprofessionnel de travailleuses et de travailleurs (SIT). Or, aujourd'hui, certains d'entre eux sont encore en charge de plus de 150 dossiers.
Discussion gelée
En outre, des réorganisations se poursuivent sans consultation du personnel. Face au manque de respect et de compréhension de leurs demandes, les collaborateurs de l'OCE ont décidé fin février de geler la discussion avec la direction et de discuter directement avec le conseiller d'Etat Mauro Poggia.
Un premier rendez-vous a eu lieu le 24 février. Un second est prévu le 17 avril, durant lequel le ministre de l'emploi nous fera part de son projet de réorganisation", a ajouté la syndicaliste.
Mercredi déjà, Mauro Poggia et la direction de l'OCE ont annoncé l'octroi de six nouveaux postes de conseillers payés par la Confédération. Ces bonnes intentions communiquées un jour avant la grève ont manifestement pour but de calmer le jeu. La vigilance reste de mise, a-t-elle poursuivi.
Accueil positif
Par ailleurs, Mauro Poggia s'est rendu jeudi matin sur le lieu de piquet de grève. L'assemblée du personnel a accueilli positivement ce geste, a noté Mme Weber. Elle va lui adresser une lettre dans le but de le rencontrer avant la date du 17 avril, afin qu'il prenne connaissance d'un audit de 2010 qui pointait de grosses lacunes dans le management et de divers dysfonctionnements.
"Nous restons néanmoins fortement mobilisés. Il faut rester lucide. On essaie de dialoguer depuis un an et demi .Seule la grève a permis d'obtenir des résultats, tels l'an dernier l'abandon des objectifs individuels de placement", a rappelé pour sa part le conseiller en placement Pierre-Yves Haab.
L'OCE compte environ 120 conseillers de placement qui s'occupent "de personnel humain. Les demandeurs d'emploi ne sont pas une boîte de coca sur une ligne de production", a rappelé un gréviste.