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Genève Aéroport: réduire les retards comme priorité

Les années de forte croissance de l’Aéroport international de Genève (AIG) appartiennent au passé. «Nous avons atteint un stade de maturité pour les vols européens. La priorité actuelle est de réduire les retards et de renouveler les infrastructures», a déclaré lundi le directeur de l’AIG, André Schneider.

21 janv. 2019, 15:54
Genève Aéroport se prépare à une croissance mesurée.

Comme annoncé la semaine dernière, le nombre de passagers à l’AIG n’a augmenté que de 1,9% en 2018 à 17,7 millions, un net ralentissement après 17 années de croissance annuelle de 4% à 5%. Le nombre de mouvements d’avions a même reculé de 1,9%, «un chiffre assez étonnant», a déclaré M. Schneider devant les médias, apportant des explications à ces phénomènes.

«Nous ne sommes pas un hub, mais un aéroport assurant des liaisons point à point, contrairement par exemple à Zurich» qui a enregistré en 2018 une croissance passagers de 5,8%, a-t-il dit. «La densité de notre réseau de destinations européennes est très élevée, avec environ 130 dessertes sur le Vieux Continent.» Le potentiel de développement y est très limité.

Une plus grande marge existe pour les vols intercontinentaux. Après Addis-Abeba en 2018, deux nouvelles destinations hors Europe sont prévues cette année, non encore précisées. Dans l’absolu, M. Schneider peut envisager à terme autour de huit nouvelles dessertes intercontinentales, par exemple vers la Chine (en plus de Pékin), Singapour, en Inde, à Hong-Kong, et éventuellement en Afrique, aux Etats-Unis, au Canada et/ou en Amérique du Sud. Comptant 148 destinations à fin 2018 (124 en Europe, 24 au-delà), l’AIG ne devrait pas voir ce chiffre évoluer énormément.

«Moins de nuisances»

Souci constant des riverains, les nuisances sonores «vont diminuer d’ici 2030», assure M. Schneider. «Le nombre de personnes exposées au bruit des avions sera réduit entre un quart et un tiers», prévoit-il. Les nouvelles générations d’appareils sont à la fois plus silencieuses que les précédentes (20 à 40% de bruit en moins), moins gourmandes en kérosène (-20%) et plus spacieuses. Les compagnies peuvent donc transporter plus de passagers avec moins de décollages.

«Nous prévoyons de rester en dessous des prévisions d’Intraplan (les projections d’évolution du trafic pour l’AIG), qui tablent sur 236 000 mouvements d’avions par an d’ici 2030», a précisé le directeur. L’an dernier, le nombre de mouvements d’avions a reculé de près de 4000 unités, à 187 162. Pour le nombre de passagers, l’ordre de grandeur anticipant quelque 25 millions de personnes devrait plus ou moins s’avérer exact mais être atteint plus tard que prévu, peut-être vers 2040.

L’AIG dépense beaucoup pour renouveler ses infrastructures, dont une bonne partie est héritée des années 1960. L’enveloppe pour 2017-2022 prévoit 866 millions de francs d’investissements.

Une nouvelle aile Est

«A l’avenir, nous aimerions atteindre un rythme de croisière de 175 à 200 millions de francs par an, contre 100 millions jusqu’à présent», a précisé M. Schneider. La nouvelle aile Est sera inaugurée en décembre 2020, ainsi qu’un nouveau centre de tri des bagages, à l’automne 2022, sans compter l’installation de nouveaux scanners à bagages qui accélèrent les flux en permettant des contrôles sans que les passagers aient à sortir leurs liquides ou leurs ordinateurs.

Même si 80% environ des appareils sont ponctuels, l’AIG doit réduire les retards qui repoussent certains vols après le «couvre-feu» aéroportuaire de 22h. Ces exceptions, encore trop nombreuses, sont un fléau pour l’aéroport car elles impactent son bilan sonore, surveillé de près par la Berne fédérale. «Nous travaillons à mieux maîtriser la courbe du bruit», souligne M. Schneider. Un système de bonus (réduction de taxes) incitant les compagnies à utiliser des avions moins polluants est notamment à l’étude.

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