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Genève: baisse de la maltraitance physique

D'après des statistiques, la maltraitance repérée dans le cadre scolaire dans le canton de Genève présente une incidence stable.

14 août 2014, 12:26
Les dénonciations liées à la maltraitance d'enfants ont augmenté de 13% en 2013.

La maltraitance repérée dans le cadre scolaire dans le canton de Genève présente une incidence stable depuis quelques années, autour de 3,5 cas pour 1000 enfants. Mais comme la population est en hausse constante, le nombre absolu d'enfants en danger augmente également, avertissent des chercheurs.

Entre les années scolaires 1999-2000 et 2010-2011, le nombre d'élèves a en effet augmenté de 12% dans les écoles publiques genevoises, peut-on lire jeudi dans la "Revue médicale suisse". Sur cette période, le Service santé jeunesse (SSJ) a recueilli 8785 déclarations d'enfants en situation de risque et 3689 déclarations d'enfants maltraités. Dans les deux cas, la répartition est de 55% vs 45% entre garçons et filles. La majeure partie des enfants est âgée de sept à douze ans.

Sur les douze années scolaires considérées, l'incidence des enfants à risque est passée de 1,4 à 12,5 pour mille. Celle concernant les enfants maltraités a diminué, de 4,3 à 3,5 pour mille, avec cependant de fortes fluctuations. Dans les deux statistiques, un pic a été observé vers 2004-2005, suivi d'une baisse et d'une stabilisation.

La maltraitance physique arrive en tête, suivie de la maltraitance psychologique et de la négligence, qui prend une place de plus en plus importante, notent les chercheurs. L'exposition à la violence domestique arrive en quatrième position. Les abus sexuels, qui concernent surtout les filles, restent minoritaires.

Baisse de la maltraitance physique

En douze ans, une baisse significative de la maltraitance physique, de 60% à 36%, a été observée, de même qu'une baisse non significative de la maltraitance psychologique, de 23% à 18,6%, et des abus sexuels, de 9,3% à 6,5%. Par contre, les situations de négligence ont augmenté significativement de 10% à 28%. Quant à l'exposition à la violence domestique, intégrée dans la statistique depuis 2003-2004, elle a diminué de 15,7% à 11,3%.

Les scientifiques en concluent que "la distribution des facteurs de risque menant à la maltraitance semble stable depuis 2004-2005", le principal étant les situations socio-économiques précaires. Suivent les problématiques parentales, conflits de couple et autres problèmes psychopathologiques, ainsi que, moins fréquemment, les problématiques du jeune lui-même, absentéisme, délinquance et consommation de produits illicites.

Dans leurs conclusions, les chercheurs soulignent que la reconnaissance des situations "reste aléatoire en raison de la multiplicité des intervenants et de tous les enfants qui se taisent". Selon eux, ces chiffres sont le reflet d'une réalité "certainement sous-évaluée".

Chiffres absolus en hausse

Enfin, l'incidence globalement stable depuis quatre à cinq ans alors que la population croît indique que le nombre absolu d'enfants en danger augmente également. Cette étude a été menée par des chercheurs du SSJ, de la Haute école de santé de Suisse occidentale et de l'Institut de médecine sociale et préventive.

Au niveau national, la Société suisse de pédiatrie (SSP) avait relevé en juin une hausse de 13% des cas réels ou présumés constatés en milieu hospitalier entre 2012 et 2013. Un total de 1292 situations (1136 en 2012) a été dénoncé aux autorités compétentes, et la maltraitance a pu être prouvée dans 55% des cas.

C'est la première fois qu'autant de cas étaient rapportés depuis le début de cette statistique de la SSP il y a cinq ans. Elle est attribuée principalement à une sensibilisation accrue des spécialistes concernés.

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