Un homme de 37 ans et une femme de 33 ans, qui entretenaient une liaison amoureuse, comparaissent depuis lundi devant le Tribunal criminel de Genève pour assassinat. Les amants sont accusés d'avoir tué le mari de la prévenue en juin 2011. Leur procès doit durer jusqu'à vendredi.
L'accusé, qui possède la double nationalité libanaise et colombienne, a tiré à neuf reprises avec un pistolet sur le mari de sa maîtresse. Selon l'accusation, le prévenu s'est posté à proximité du foyer pour requérants d'asile où habitait sa victime et a attendu quatre heures, en pleine nuit, qu'elle arrive, avant de l'abattre.
L'accusée, d'origine irakienne, aurait fourni à son amant, le jour du meurtre, l'emploi du temps de son mari, également irakien. Pour le Ministère public, le crime a été prémédité. Le prévenu a agi "dans le mépris le plus complet de la vie humaine". Les amants ont éliminé la victime, car ils estimaient qu'elle "constituait un obstacle à leur vie commune".
Pour les protéger
Devant le tribunal, l'accusé a rejeté cette vision des événements. Il a expliqué avoir tué la victime pour protéger sa maîtresse et ses deux enfants. Il a affirmé que le mari battait et maltraitait sa femme. La nuit du meurtre, le mari lui aurait crié qu'il allait tuer son épouse.
Le prévenu, domicilié dans le canton de Zurich à l'époque des faits, a toutefois admis être venu à Genève pour régler définitivement son contentieux avec le mari de sa maîtresse. "Soit il me tuait, soit je le tuais, soit il faisait en sorte de laisser sa femme et ses enfants tranquilles".
"Lorsqu'il m'a vu, en descendant d'un taxi, il m'a insulté". Le prévenu est arrivé en Suisse en 1998 et a obtenu un titre de séjour en 2001. Il a été marié deux fois et est père d'une fille de 6 ans. Il a longtemps travaillé dans un garage. Il a été condamné en Suisse pour divers petits délits.