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Genève: il écrase deux fois son rival mais conteste l’intention homicide

Un jeune homme de 24 ans passe devant les juges genevois depuis lundi pour assassinat du copain de son ex-petite amie.

25 août 2020, 08:25
Le supporter le plus lourdement condamné a dû débourser près de 2000 francs, somme tenant compte de la révocation d'un sursis antérieur.

Un homme de 24 ans est jugé depuis lundi par le Tribunal criminel de Genève pour assassinat. Au volant de sa voiture, il avait renversé le petit ami de son ex-copine sur un parking. Il était ensuite revenu à la charge et avait roulé une deuxième fois sur le corps.

«Je voulais lui faire du mal, mais je conteste avoir voulu donner la mort», déclare l’accusé devant ses juges. «Je pensais l’avoir blessé, mais pas au point qu’il décède», souligne-t-il. La présidente du tribunal, Brigitte Monti, ne se montre pas convaincue par les explications du prévenu.

Elle extirpe du dossier des messages que l’accusé a envoyés à ses amis peu de temps avant les faits, qui se sont déroulés un soir de juin 2017, à Meyrin. Dans ces textos, le prévenu menace d’écraser son rival «comme une vieille merde, avec la Seat». Il lui fait comprendre qu’il ne fera bientôt plus partie de cette terre.

Juste avant de commettre l’irréparable, il dit même à un copain, en évoquant le nouveau compagnon de son ancienne petite amie, qu’il veut faire un lancer de nain de jardin, qu’il veut le tuer. Lorsque la présidente du tribunal relève que ces paroles ont quelque chose de prémonitoire, l’accusé ne sait quoi vraiment répondre.

«C’était une façon pour moi de décompresser, de décharger ma colère», relève le prévenu. Mais tous ces mots ont été écrits «sans arrière-pensée», affirme-t-il encore. Les messages menaçants étaient aussi destinés à faire peur à son rival. «Je voulais qu’il s’éloigne d’elle».

Fou amoureux

A l’époque, l’accusé avait toujours l’espoir de reconquérir le coeur de son ex-copine, sa première relation sérieuse. «Je ne parvenais pas à me détacher d’elle, j’étais fou amoureux». Aujourd’hui, il dit se battre contre lui-même pour étouffer tous ces sentiments vis-à-vis de la jeune femme.
L’expertise psychiatrique décrit un prévenu souffrant d’un trouble mixte de la personnalité. Un homme borderline, narcissique et affectivement immature. Mais l’homme affirme avoir changé. «Je fais tout pour me soigner». Un risque de récidive dans un contexte de stress émotionnel a été néanmoins décelé.

Avocat d’une des parties plaignantes, Robert Assaël, au détour d’une question, évoque une tentative du prévenu d’étrangler son codétenu lors de son passage en prison préventive. Il aurait aussi commis des actes de violence contre sa mère, son ex-copine et une autre connaissance.
Le prévenu a effectué, après l’école obligatoire, un apprentissage de commerce chez un importateur de voitures. Il voulait devenir conducteur de bus. Au moment des faits, il avait de petits mandats auprès d’une société de sécurité. Le chômage et les prestations de l’Hospice général complétaient son revenu.

Le procès se déroule à huis clos. Seuls les médias et les parties civiles sont admis dans la salle. Les juges sont séparés par des parois de plexiglas et chacun se tient à distance raisonnable des autres. Le procès se poursuit mardi avec l’audition par le tribunal criminel des témoins de cette affaire.
 

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