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Genève: le caïd n'en était pas un

Présenté comme un important trafiquant de drogue en possession d'armes de guerre par la RTS dans un "Temps Présent" diffusé le 29 mai 2014, le Guinéen interpellé par la police genevoise le 24 septembre n'était pas le caïd décrit dans l'émission. Ses armes étaient factices et le trafic de drogue auquel il se livrait, de moindre importance, communique le Ministère publique genevois.

01 oct. 2014, 11:35
La police genevoise a interpellé un Guinéen présenté dans un programme  de la RTS comme un important trafiquant de drogue en possession d'armes de guerre. Il s'avère qu'il n'était pas la caïd présenté comme tel dans l'émission.

Mercredi 24 septembre 2014, la police genevoise a interpellé un guinéen né en 1976. Ce dernier était présenté dans un programme télévisé comme un important trafiquant de drogue en possession d'armes de guerre. L'enquête menée par la brigade des stupéfiants a permis de déterminer que les armes étaient en plastique et le trafic, de moindre importance.
 
Lors d'une émission de "Temps Présent", diffusée sur la RTS1 le 29 mai 2014, une séquence montrait des individus d'origine africaine, présentés comme d'importants trafiquants de drogue contrôlant le marché des dealers de rue à Genève. Ces personnages exhibaient des armes de guerre et se targuaient de faire travailler pour leur compte des dealers de rue. Le commentaire précisait que "pour la première fois en Suisse, une caméra avait pu pénétrer dans ces appartements au cœur de tous les trafics". Il était ajouté que la drogue provenait d'Espagne ou d'Amsterdam et que les armes venaient d'Albanie. Le commentateur indiquait "au cœur de Genève, cet arsenal est choquant". Lors du reportage, vraisemblablement tourné dans un appartement à Genève, les protagonistes apparaissaient floutés.
 
Les inspecteurs de la brigade des stupéfiants, confrontés quotidiennement à ce type de délinquance, se sont montrés dubitatifs suite à l'émission, tant les faits exposés sont éloignés de la situation connue à Genève.
 
Afin d'en vérifier la teneur, des investigations ont été lancées, elles ont permis au final de localiser le logement en question et d'identifier le principal protagoniste, se faisant appeler "Snake" dans le reportage. Une procédure pénale a été ouverte auprès du Ministère Public, qui a délivré des mandats de perquisition et un mandat d'amener à l'encontre de "Snake".
 
Ce dernier, un Guinéen né en 1976, titulaire d'un permis d'établissement à Genève, a été interpellé le 24 septembre 2014, lors d'une opération de police impliquant le groupe d'intervention, des inspecteurs de la brigade des stupéfiants et de la brigade de répression du banditisme.
 
Lors de cette intervention, deux appartements ont été perquisitionnés. Plusieurs copies en plastique d'armes automatiques (mitrailleuse M-60, fusils d'assaut suisses et français, fusil à pompe) destinées à la pratique du "soft-air" ont été saisies, ainsi que quelques dizaines de grammes de marijuana. Certaines de ces armes apparaissaient dans le tournage de la RTS, présentées comme des armes réelles.
 
Au cours de son audition, l'intéressé a admis que le tournage s'était déroulé dans son appartement et avoir délibérément exagéré les faits relatés à la télévision.
 
Il a précisé que toutes les armes exhibées étaient des copies factices, utilisées pour le "soft-air", hormis un pistolet-mitrailleur, inutilisable du fait que le canon était obturé et que l'arme était démunie de culasse. Il a ajouté qu'il s'était débarrassé de cette arme après l'émission, en la jetant dans un cours d'eau. Des recherches sont en cours à ce sujet.
 
L'intéressé ayant reconnu un trafic de marijuana de moindre importance, il a été déféré au Ministère Public.

 

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