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Genève: les citoyens voteront sur un tunnel sous la rade de Genève

Le 28 septembre, les Genevois voteront sur l'initiative de l'UDC demandant la construction d'un tunnel sous la rade de Genève. Un véritable serpent de lac à 3 milliards qui ne verrait pas le jour avant 2030.

24 août 2014, 10:12
La traversée de la rade est un dossier qui agite le milieu politique genevois depuis des décennies.

Le 28 septembre, les Genevois sont appelés à se prononcer sur une initiative de l'UDC demandant au canton de construire une traversée routière de la rade sous la forme d'un tunnel. Au sein de la classe politique, outre l'UDC, seul le Mouvement citoyens genevois (MCG) soutient le projet.

La traversée de la rade est un dossier qui à Genève anime le débat politique depuis des décennies. Dans un canton à forte croissance démographique, connaissant d'énormes problèmes de mobilité, la question déchaîne les passions à chaque fois qu'elle se retrouve sur le devant de la scène.

Le gouvernement genevois s'oppose au projet de l'UDC, l'estimant dépassé et lui préférant une traversée dite du lac, plus au large et dont la construction aurait l'avantage d'être financée par la Confédération. Le seul problème est que cette ambitieuse traversée estimée à environ 3 milliards ne pourra pas voir le jour avant 2030 au plus tôt.

Pour l'UDC, la traversée du lac et la traversée de la rade sont complémentaires. Les deux peuvent être réalisées. La traversée de la rade a pour but, selon les initiants, de décharger le centre-ville de la circulation. La traversée du lac permettra, quant à elle, de boucler le contournement autoroutier de Genève.

Ne pas hypothéquer l'avenir

Un avis que ne partagent pas les opposants à l'initiative. Pour eux, construire une traversée de la rade pourrait porter un coup fatal au projet de traversée du lac, Berne ne considérant plus le projet comme prioritaire. Les promesses fédérales de financement s'envoleraient dans le même élan.

Le coût de construction d'une traversée de la rade, évalué à 1,2 milliard de francs, est un autre motif d'inquiétude pour les opposants. Pour faire face à une telle dépense, l'Etat de Genève, confronté à une situation budgétaire difficile, n'aura d'autre choix que de renoncer à certains investissements ailleurs.

Nappe phréatique menacée

Les opposants estiment aussi qu'une traversée de la rade ne résoudra pas les problèmes de circulation à Genève, mais les aggraveront. Les principales routes d'accès au tunnel seraient engorgées. Ils craignent aussi des dommages irréversibles sur la nappe phréatique du Genevois, qui fournit 20% de l'eau potable du canton.

Pour éviter au canton une charge financière trop lourde, la facture pourrait être partagée entre le public et le privé, relèvent les initiants. Le projet pourrait aussi être réalisé en deux étapes, avec la construction dans un premier temps du tunnel, puis, plus tard, son raccordement en amont sur la rive gauche.

Le TCS entre dans l'arène

Si une grande partie des milieux politiques voient d'un mauvais oeil le projet de traversée de la rade de l'UDC, cette dernière peut néanmoins s'enorgueillir d'avoir réussi à rallier le TCS Genève à ses côtés. Le puissant lobby des automobilistes estime qu'il est temps de construire un nouvel axe entre les deux rives pour fluidifier le trafic.

L'initiative de l'UDC demande la construction d'ici à 2020 au plus tard d'une traversée sous-lacustre à deux voies dans les deux sens de l'avenue de France au Port-Noir. En 1996, environ deux votants sur trois avaient refusé tant le principe d'un tunnel que celui d'un pont pour passer d'une rive à l'autre du lac.

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