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Genève: les professionnels du social tirent la sonnette d'alarme

Une réunion inhabituelle s'est tenue entre les travailleurs sociaux de l'Etat de Genève et le secteur subventionné. Ils tirent la sonnette d'alarme du fait de la menace qui pèse sur l'emploi dans le secteur et sur la qualité du travail.

30 nov. 2015, 17:41
Le chef des affaires sociales de l'Etat de Genève, Mauro Poggia, va devoir gérer les inquiétudes de tout le personnel cantonal du secteur social ainsi que du personnel du secteur subventionné.

La menace qui plane sur les emplois et la qualité des prestations pousse les travailleurs sociaux genevois à unir leurs forces. Les mesures d'austérité voulues par la droite parlementaire et le gouvernement toucheront tout le monde dans la durée, mettent-ils en garde.

La réunion de l'ensemble des travailleurs sociaux de l'Etat de Genève et du secteur subventionné est inhabituelle, a indiqué lundi devant les médias Thomas Vachetta, du Service de protection des mineurs (SPMI). Mais l'urgence est telle qu'ils ont décidé de montrer un front commun pour défendre l'importance du social dans la société, alors que les besoins ne sont déjà pas partout couverts.

"Le social est une chaîne d'acteurs, qui sont tous nécessaires. Notre outil de travail, c'est le lien. Cela requiert du temps et de la disponibilité", a expliqué Laurent Claude, délégué du personnel au SPMI. Ce service s'occupe de 7000 à 8000 mineurs. Chaque intervenant gère près de 60 dossiers. Une baisse des effectifs a une influence directe sur la qualité du suivi, a-t-il souligné.

Hausse des demandes

Même son de cloche à la Fondation officielle de la jeunesse, qui s'occupe de 18 foyers. Ses employés, qui suivent 608 bébés, enfants et adolescents, gèrent chaque jour des situations délicates et urgentes. Dès lors, une baisse des prestations serait "immorale", selon un des employés. Une coupe linéaire de 5%, telle que voulue par le gouvernement, équivaut à un foyer en moins, a-t-il relevé.

Pour sa part, l'Hospice général a enregistré une hausse de 62% des demandes d'aide sociale ces cinq dernières années. L'institution a aussi pris en charge mille migrants de plus depuis le début de l'année. Sans hausse du budget, il manquera 10 millions de francs en 2016, a fait savoir une déléguée de la commission du personnel.

Obligations légales

Les travailleurs sociaux s'occupant de personnes handicapées mentales et psychiques sont, eux aussi, inquiets. Environ 200 personnes ne bénéficient pas d'un suivi socio-éducatif, faute de places. Le vieillissement de cette population pose aussi problème, selon Guy Valance, délégué du personnel aux Etablissements publics pour l'intégration (EPI), qui constate l'absence de structure ad hoc.

En outre, 450 personnes en situation de handicap travaillent dans les ateliers des EPI, surtout pour le bénéfice de l'économie privée. Le domaine socio-professionnel compte aussi 600 stagiaires envoyés par l'assurance invalidité et 1500 personnes adressées par l'office cantonal de l'emploi, conformément à la loi sur l'insertion et l'aide sociale individuelle.

 

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