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Genève: Pierre Maudet lutte pour un droit de réponse

Pierre Maudet s'est présenté mardi devant le Tribunal de première instance de Genève. Le conseiller d'Etat genevois souhaite obtenir de l'éditeur Tamedia un droit de réponse à un article paru en novembre dernier dans le "Tages Anzeiger".

02 avr. 2019, 13:25
Le conseiller d'Etat Pierre Maudet à son arrivée au palais de justice.

L’article incriminé, intitulé «La critique de Maudet doit se taire», évoquait le congé maladie d’une journaliste de la RTS, qui avait notamment enquêté sur le voyage de Pierre Maudet à Abu Dhabi. Selon l’article, le magistrat avait mal pris cette «curiosité critique» et était intervenu auprès de la rédaction en chef de la RTS.

A la suite de la parution de l’article, Pierre Maudet avait demandé au «Tages Anzeiger» un droit de réponse qui lui a été refusé, la forme proposée par le magistrat ne convenant pas au journal. Un accord n’ayant pas pu être trouvé, le contentieux a été finalement porté devant la justice civile du canton de Genève.

Pas visé personnellement

Selon Kevin Guillet, l’avocat du journaliste du «Tages Anzeiger», l’article controversé n’est pas centré sur Pierre Maudet, mais parle plus généralement des pressions auxquelles les journalistes sont confrontés dans leur travail. Le conseiller d’Etat genevois n’a aucune raison, selon lui, de se sentir touché personnellement.

La vision est tout autre du côté de l’élu PLR. Aux yeux de l’avocat Laurent Fischer, la présentation des faits telle que figurant dans l’article répand une image défavorable de Pierre Maudet. Il a accusé Tamedia, l’éditeur du «Tages Anzeiger», de recourir à un formalisme excessif et de faire preuve de «mauvaise foi crasse» dans ce dossier.

Pierre Maudet souhaite que l'on agisse avec lui comme avec toute autre personne, a ajouté l'avocat. Le «Tages Anzeiger», de son côté, refuse "d'offrir une tribune à Pierre Maudet pour que ce dernier règle ses comptes avec la presse romande". Par ailleurs, le magistrat demandait un droit de réponse en français, alors qu'il aurait dû être écrit en allemand au vu du lectorat du quotidien zurichois, a noté M.Guillet.

Compromis rejetés

Le journal zurichois était disposé à publier une interview de Pierre Maudet ou à lui réserver une place dans son courrier des lecteurs. Le magistrat aurait eu encore la possibilité d’apporter des précisions à l’article contesté, mais à condition qu’il permette également à la journaliste de la RTS de s’exprimer.

Le Tribunal de première instance de Genève a gardé l’affaire à juger. Soit il va considérer que Pierre Maudet peut publier son droit de réponse tel quel, soit il va rejeter la demande, ou exiger du conseiller d’Etat qu’il apporte des modifications au texte destiné à être publié sur le site internet du «Tages Anzeiger».
 

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