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Genève: policiers et gardiens de prison débrayent par crainte de diminution des salaires

Craignant une diminution de salaire, les policiers et gardiens de prison de Genève ont débrayé ce mardi. Le conflit entre le conseiller d'Etat Pierre Maudet et les forces de l'ordre qu'il dirige prend un nouveau tour.

01 juil. 2014, 13:08
Policiers et gardiens de prison, qui craignent une diminution de leurs salaires, ont débrayé brièvement au cours de la matinée. Ils réclament l'ouverture de négociations avec leur magistrat de tutelle.

Le conflit entre le conseiller d'Etat genevois Pierre Maudet et les forces de l'ordre qu'il commande a pris un nouveau tour, mardi. Policiers et gardiens de prison, qui craignent une diminution de leurs salaires, ont débrayé brièvement au cours de la matinée. Ils réclament l'ouverture de négociations avec leur magistrat de tutelle.

Le mouvement s'est tenu à trois endroits du canton: devant la prison de Champ-Dollon, devant l'ancien hôtel de police du boulevard Carl-Vogt et à l'Aéroport de Genève. Le débrayage a été organisé par le Groupement des associations de police (GAP), qui réunit les trois syndicats des forces de l'ordre UPCP, SPSI et SPJ.

"En finir avec la langue de bois"

Le Conseil d'Etat, lors des discussions sur la nouvelle loi sur la police, s'était engagé à ne pas toucher aux acquis sociaux. Or, le projet de réforme salariale de la fonction publique SCORE prévoit une baisse des rémunérations des policiers, a expliqué le président du SPJ Daniel Weissenberg.

"Nous voulons pouvoir négocier", a-t-il ajouté. Le gouvernement refuserait cependant d'entrer en matière avec les syndicats de la police. Pour M. Weissenberg, la stratégie de l'exécutif est de faire passer en force la réforme salariale. Une approche que le GAP juge inacceptable pour lui.

Menaces sur l'indemnité de risque

Les policiers craignent notamment la suppression de leur indemnité de risque de fonction, qui représente 15% de leur salaire de base. Cette indemnité "nous est payée depuis des décennies", a relevé M. Weissenberg. Elle existe aussi dans certains autres cantons, a-t-il affirmé.

Le syndicaliste ne cache pas que le niveau de salaire des forces de l'ordre est élevé à Genève. "Mais il faut tenir compte du coût de la vie", a-t-il insisté. Selon lui, les policiers zurichois et des policiers municipaux de certaines communes genevoises sont mieux payés que les policiers cantonaux.

Les rémunérations de la police ont été revues en 2009 et "je ne vois pas aujourd'hui où est la jungle des indemnités" que certains évoquent, a noté M. Weissenberg. Lors de leur débrayage, les forces de l'ordre ont "assuré un service minimum" et se sont organisées pour être opérationnelles en cas d'urgence.

Combat largement suivi

Selon M. Weissenberg, le mouvement a été extrêmement bien suivi. A l'aéroport, la participation a été de 100%, a-t-il indiqué. Devant l'ancien hôtel de police, le débrayage a également connu un gros succès. Près d'une centaine d'inspecteurs sont sortis dans la rue pour se rassembler devant le bâtiment.

Pour le moment, les forces de l'ordre se sont engagées dans des actions légères qui ne mettent pas "en péril la population". Les policiers font ainsi depuis des semaines la grève du rasoir et de l'uniforme. Un durcissement du mouvement n'est toutefois pas exclu si le gouvernement continue à faire la sourde oreille.

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