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Genève: selon l’accusé, la mort de sa voisine d’Onex est accidentelle

Le procès de l’homme accusé d’avoir tué sa voisine d’Onex en 2015 s’est poursuivi mardi devant le Tribunal correctionnel de Genève. «C’était accidentel», a soutenu le prévenu. Les juges se sont employés à démêler ses incohérences.

26 mars 2019, 14:28
Le procès de l'homme accusé d'avoir tué sa voisine d'Onex en 2015 s'est poursuivi mardi devant le Tribunal correctionnel de Genève.

La Cour a continué à interroger le prévenu, âgé de 53 ans, sur ce qui s’est passé ce 5 février 2015, dans son appartement. Elle s’est étonnée de ses explications qui contredisent ses différentes versions lors de l’instruction ou les déclarations obtenues par l’entremise d’un agent infiltré, une mesure ordonnée par le procureur pour savoir où était le corps de la femme de 73 ans.

L’homme affirme avoir repoussé de la main la victime qui s’est cogné la tête dans sa chute. «J’ai paniqué complètement, j’ai vu que c’était la fin. Je regrette mon geste», a-t-il indiqué mardi. Sur questions insistantes de la Cour, il a dit avoir utilisé une grande serviette pour éponger le sang qui sortait de l’arrière de sa tête. Or aucune fracture traumatique n’a été constatée sur son crâne.

Aucune trace de sang

Sur la base des rapports de l’agent infiltré, le procureur soutient que le prévenu a étranglé sa voisine, dont il était très proche. «C’est faux!» a déclaré l’accusé, qui n’a pour autant jamais indiqué à cet agent qu’il s’agissait d’un accident. «Il a cherché à m’enfoncer, je me suis laissé aspirer», a-t-il dit pour expliquer pourquoi il a élaboré des plans avec lui pour brouiller les pistes.

Le prévenu a été moins disert quand Lorella Bertani, avocate de la famille de la victime, a relevé que la police scientifique n’a trouvé aucune trace de sang dans son appartement. En outre, sa voisine n’était pas une personne frêle, elle n’aurait pas pu basculer en arrière sous l’effet d’un revers de la main.

«Vos explications sont invraisemblables», a lancé une juge au prévenu. Dans une ambiance tendue, la Cour l’a invité à plusieurs reprises à dire la vérité, compte tenu des preuves. «Je sais qu’on ne me croit pas», a-t-il répondu. L’accusé considère notamment que l’agent infiltré a déformé ses propos et qu’il a menti.

Retraits d’argent

A aucun moment, cet homme, qui considérait sa voisine comme une seconde mère, n’a cherché à appeler la police: «J’avais peur.» Il a abandonné le corps dans une région boisée près de Nantua (F) après sa journée de travail. Il est retourné le brûler une semaine plus tard. Les restes n’ont été retrouvés qu’en mars 2017.

Dès le lendemain, le prévenu s’est mis à retirer de l’argent et à effectuer des achats avec les cartes bancaires de la victime. Selon l’acte d’accusation, il a attiré sa voisine chez lui le 5 février 2015, sachant qu’elle venait de retirer 40 000 euros de son compte. Quelque 45 000 euros ont été retrouvés enroulés dans un socle d’escabeau dans la maison de sa soeur au Portugal.

Les experts psychiatres considèrent que cet homme a un rapport pathologique à l’argent. Ils sont arrivés à la conclusion que le prévenu est imperméable à la souffrance d’autrui et dans le déni de la gravité de ses actes. Considérant qu’il n’est pas soignable, ils préconisent l’internement. Le risque de récidive est de 50%. Sa responsabilité est pleine et entière.

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