Trois jeunes hommes comparaissent depuis lundi devant le Tribunal criminel de Genève. En septembre 2012, ils ont pénétré dans l'appartement d'un homme connu pour vendre de la marijuana, l'ont battu, et sont repartis en emportant quelques centaines de francs et une Playstation. Ils doivent répondre d'assassinat. Leur procès dure jusqu'à vendredi.
Le prévenu principal, accusé d'avoir donné de violents coups de pied à la tête de la victime, est un adepte des sports de combat. Agé de 29 ans, il a un casier judiciaire chargé, avec à son actif des condamnations pour des histoires de stupéfiants, des violences, des vols et un brigandage.
Pas pour tuer
"A aucun moment, il n'a été question de porter atteinte à l'intégrité physique de la victime", a déclaré le jeune homme. Il s'agissait juste de "maîtriser" le locataire. L'accusé a déclaré avoir assené des coups de pied pour défendre son complice et avoir eu peur, sur le moment, que la victime porte une arme sur elle.
"Nous allions chercher du cannabis", a ajouté le prévenu. Les deux autres membres du trio, âgés de 21 ans, n'ont pas le passé de délinquant du principal agresseur. L'un a obtenu son bac et voulait faire des études de droit. L'autre, en liberté provisoire, suit des cours le soir afin de devenir éducateur pour adolescents difficiles.
Témoin
Selon l'acte d'accusation, l'agression a été d'une brutalité extrême. La victime était malade, maigre et affaiblie au moment des faits. Lors de l'agression, une femme se trouvait à l'intérieur de l'appartement. Celle-ci a été immobilisée par le trio. Elle se trouve aujourd'hui sur le banc des parties plaignantes.
Un des agresseurs connaissait la victime. C'est pour cette raison que le trio a pu pénétrer dans l'appartement. Le butin qui a été emporté est dérisoire. Les accusés, qui n'ont pas trouvé de drogue, ont volé un peu d'argent et une Playstation. Ils ont laissé leur victime gisant à terre. L'homme respirait encore faiblement.
Le procès est programmé jusqu'à vendredi. Si les accusés sont reconnus coupables d'assassinat, ils encourent une peine de 10 ans de prison au minimum. Le principal protagoniste, s'adressant à la famille de la victime, s'est déclaré sincèrement désolé de ses actes. "Je vais devoir porter le fardeau de cette mort toute ma vie".