Alors que les Genevois votent le 28 septembre sur la réalisation d'une traversée de la rade, le PLR et le PDC ont annoncé mardi qu'ils lançaient une initiative en faveur d'une grande traversée du lac. La récolte de signatures doit débuter d'ici à une semaine.
Ni le PDC ni le PLR ne sont partisans du projet de traversée de la rade, défendu par l'UDC dans son initiative et sur lequel le peuple doit se prononcer. L'ouvrage est trop proche du centre-ville pour décharger ce dernier du trafic et le canton, qui manque aujourd'hui d'argent pour rénover ne serait-ce que ses écoles, n'aura pas les capacités financières pour le réaliser, estiment les deux partis de l'Entente.
Brouiller le message
La grande traversée du lac, au contraire, pourrait être financée en grande partie par la Confédération, par le biais du fonds pour les routes nationales ou celui affecté à l'élimination des goulets d'étranglement. Un partenariat public-privé est aussi envisagé, afin d'en accélérer la réalisation, si Berne tarde à donner son accord.
Si la traversée de la rade est acceptée, le PLR et le PDC maintiendront néanmoins leur initiative. Certaines associations sont favorables aux deux ouvrages, comme la Chambre de commerce et d'industrie de Genève (CCIG), qui participera d'ailleurs à la récolte de signatures en faveur de la traversée du lac.
Le PLR et le PDC ont cru dans un premier temps pouvoir imposer la traversée du lac sous forme de contre-projet à l'initiative de l'UDC sur la traversée de la rade. Divisé, le Grand Conseil a finalement rejeté cette option en février. Les deux formations ont donc été contraintes au lancement d'une initiative, et ont décidé de le faire à quelques semaines de la votation, au risque de brouiller le message.
Vision à long terme
Le texte de l'initiative ne spécifie pas si la traversée du lac doit se faire grâce à un pont ou grâce à un tunnel. Les Genevois ne seraient appelés qu'à se prononcer sur le principe d'un tel aménagement. L'objectif est de montrer un front cantonal uni autour d'un projet pour ensuite pouvoir aller le défendre à Berne.
Pour le président du PDC genevois Sébastien Desfayes, la traversée du lac est bien plus qu'une infrastructure. Elle fait partie d'une vision à long terme du canton et de la région et est une alternative crédible à la traversée de la rade. Aujourd'hui, il faut donner à ce projet "une légitimité démocratique", a-t-il relevé.