Le procès de trois hommes s'est ouvert lundi devant le Tribunal criminel de Genève. Deux d'entre eux sont accusés d'avoir, en février 2012 à Chêne-Bourg (GE), agressé une veuve à la retraite à son domicile. Sous la menace d'un couteau, la malheureuse avait donné le code de sa carte bancaire. Elle s'était ensuite retrouvée ligotée et bâillonnée dans sa baignoire.
Alors que l'un des prévenus, un Marocain de 26 ans, admet en grande partie les faits, son complice, un compatriote du même âge que lui, conteste avoir participé aux actes de violence. Les deux hommes sont poursuivis par le Ministère public pour brigandage aggravé, séquestration aggravée et tentative d'assassinat.
Les prévenus sont soupçonnés d'avoir emporté avec eux 10'000 francs, découverts lorsqu'ils ont fouillé l'appartement. Ils ont ensuite quitté les lieux en prenant le soin d'augmenter le son du poste de télévision et en fermant à clé la porte du logement, laissant derrière eux leur victime immobilisée, allongée dans la baignoire.
Sauvée par un voisin
Un voisin, pompier de profession, a heureusement été alerté par le bruit fait par la retraitée. Il lui a porté secours et les forces de l'ordre ont pu rapidement mettre en place un dispositif de surveillance des bancomats. Les deux accusés ont été arrêtés peu de temps après devant la banque UBS des Eaux-Vives.
Le prévenu qui admet cette agression est aussi jugé pour un autre vol avec violence commis en janvier 2012 au préjudice d'une personne âgée. Un Algérien de 28 ans lui avait servi de complice. Ce dernier comparaît également devant le Tribunal criminel de Genève pour brigandage aggravé.
La victime est une femme qui va avoir 88 ans. La vieille dame est venue témoigner devant la cour et a raconté comment elle avait été surprise dans son sommeil par les prévenus, qui se sont introduits furtivement dans son appartement de plain-pied, et comment, intimidée, elle leur avait donné le code de sa carte bancaire.
"Ils m'avaient promis de ne pas prendre trop d'argent, environ 400 francs", a expliqué la vieille dame. L'agression a duré environ une heure, le temps qu'un des hommes se rendent à un bancomat du quartier, place des Eaux-Vives, pour retirer 5000 francs. Les bandits emporteront aussi des bijoux , une médaille et des vêtements.
Des multirécidivistes
Les trois accusés ont tous le même profil. Sans revenu et sans domicile fixe, ils ont été condamnés à de multiples reprises en Suisse pour des petits délits, avant de passer à des agressions plus violentes. Aucun d'eux ne dispose d'autorisation pour résider en Suisse. Le procès se poursuit jusqu'à vendredi.