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L’affaire Maudet est avant tout délicate pour le PLR genevois

Le Parti libéral-radical (PLR) romand a vécu une succession d’affaires ces derniers mois. Si les reproches formulés à l’encontre de Pierre Maudet devaient être fondés, les effets pourraient être dévastateurs sans pour autant remonter jusqu’à Berne, selon un expert.

05 sept. 2018, 10:11
Pierre Maudet, président du Conseil d'Etat Genevois, est dans la tourmente.

Le cas Maudet à Genève pourrait faire des ravages, si les faits devaient être avérés, selon Olivier Meuwly, spécialiste du parti, contacté par Keystone-ATS. Une démission forcée mettrait le PLR cantonal en difficulté pour conserver son siège. Il n’est en revanche pas sûr qu’il y ait un enchaînement qui remonte jusqu’au niveau national, tempère l’analyste.

«L’impact est souvent beaucoup plus fort au niveau local, surtout si l’élu est investi d’un mandat exécutif», observe l’historien. Deux points entrent ici en ligne de compte: la gravité des faits et l’attitude du parti.

«Comparée aux démêlés fiscaux de ses collègues vaudois Isabelle Moret et Pascal Broulis, l’affaire Maudet pèserait plus lourd», dit Olivier Meuwly. «Car si sa culpabilité devait être démontrée, il aurait aggravé son cas en y ajoutant le mensonge, l’obstruction et la manipulation. Des fautes qui ne peuvent être imputées aux deux élus vaudois, lesquels ont plutôt joué la carte de la transparence.»

L’élément de trop

Même si le parti vit au niveau romand une succession d’affaires, l’historien doute que celles-ci se répercutent dans les urnes lors des élections fédérales de 2019. «Le système électoral proportionnel tend à diluer les problèmes individuels», selon lui. Mais de plus, la santé du PLR n’est pas spécialement fragilisée en ce moment.

«Les affaires passées nous apprennent que l’impact d’un scandale dépend beaucoup du moment et de l’ambiance», note Olivier Meuwly. Souvent, une affaire se révèle vraiment délétère lorsqu’un parti est déjà pris dans une spirale négative.

Toute autre était la situation des radicaux à l’époque de l’affaire Elisabeth Kopp par exemple. «Le parti vivait alors déjà des heures difficiles et ce dossier est venu s’ajouter à toute une succession d’événements», relève Olivier Meuwly.

Scissions internes

L’attitude adoptée par le parti est également déterminante, affirme Olivier Meuwly. «S’il se montre divisé et incohérent, alors bien souvent l’électeur le sanctionne dans les urnes». Et de citer les déboires du parti UDC vaudois suite aux dissensions ayant éclaté entre les politiciens Claude-Alain Voiblet et Fabienne Despot.

Quand un parti étale ses divisions internes et que sa position apparaît floue, cela se traduit souvent par une perte de confiance et des sanctions dans les urnes. «Mais encore une fois, l’UDC faisait face à un certain nombre de difficultés. L’esclandre a été en quelque sorte l’élément de trop», relève l’historien.

Rôle clé du président

«S’il veut espérer garder sa virginité, un parti n’a d’autre choix que de faire front commun, de communiquer clairement et de trancher dans le vif», relève Olivier Meuwly. Et c’est au président de parti que revient cette «terrible tâche».

L’affaire Jean-Claude Doriot, à Montreux, illustre bien ce cas de figure. Le municipal socialiste a été contraint à la démission en 2010, dans le cadre d’un cas de corruption passive.

Le PS montreusien a perdu un siège. Mais le parti cantonal, qui a immédiatement pris ses distances, ne s’en est pratiquement pas ressenti, souligne Olivier Meuwly.

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