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Genève aéroport: du renfort pour la gouvernance

Genève aéroport doit renforcer sa gouvernance et son processus de décision. Six projets majeurs, se montant à 3 milliards de francs, ont été analysés.

28 juin 2016, 17:24
Genève Aéroport va "muscler" sa gouvernance.

Selon le rapport de la Cour des comptes publié mardi, Genève aéroport va devoir renforcer sa gouvernance et son processus de décision. Pour ce faire, pas moins de six projets majeurs, se montant à 3 milliards de francs, ont été analysés.

Genève aéroport doit adapter ses infrastructures pour faire face à la hausse annoncée de la fréquentation. Le nombre de passagers devrait passer de 16 à 25 millions à l'horizon 2030. Six projets majeurs sont menés actuellement, pour un montant d'investissements estimé à 3 milliards de francs.

Le nouveau règlement d'organisation et de gouvernance, mis en place depuis 18 mois, n'a pas entièrement trouvé grâce auprès de la Cour des comptes. "D'indéniables progrès ont été accomplis, mais ils ne sont pas suffisants. Le processus de décision et de validation des projets majeurs d'infrastructures doit encore être renforcé", a expliqué le magistrat de la Cour des comptes, Stanislas Zuin.
Ainsi, aujourd'hui le conseil d'administration ne valide pas de façon formelle et spécifique chaque projet majeur. Il valide globalement les investissements au travers d'un plan directeur à 10 ou 15 ans et des budgets annuels par domaine d'activité. Les informations transmises au conseil d'administration ne sont pas assez précises et complètes.

Fixer réalisations et moyens

Plusieurs des 18 recommandations de la Cour des comptes, toutes acceptées par Genève aéroport et par la direction générale, concernent la stratégie de développement. Il manque, notamment, un plan de développement des infrastructures qui fixe les réalisations prévues ainsi que les moyens nécessaires à leur financement.

"Un plan de développement précis et accepté par l'ensemble des parties prenantes est indispensable avant de s'engager dans des investissements de plusieurs centaines de millions de francs", a précisé Stanislas Zuin. Le plan devra entre autres détailler les axes stratégiques, les lignes directrices en matière de développement et d'infrastructures ainsi que les moyens financiers nécessaires.

Au niveau cantonal, une convention d'objectifs entre Genève aéroport et l'Etat est en cours de discussion. Ce document permettra de fixer une feuille de route avec des jalons importants pour une mise en oeuvre par le conseil d'administration.

Changement de dimension

L'organisation et la gestion des projets majeurs, qui sont passés de 1 ou 2 à 6 pour répondre aux besoins futurs, constituent le troisième axe principal dégagé par la Cour des comptes. Bien qu'il se soit fortement professionnalisé depuis quelques années, Genève aéroport "doit modifier son organisation en matière de coordination et de gestion des projets majeurs".

Le budget annuel d'investissement passera de 50-100 à 150-250 millions. "Genève aéroport doit se doter des structures et des ressources appropriées pour mener à bien les travaux d'infrastructure nécessaires au changement de dimension auquel il doit faire face", a déclaré le magistrat. Le projet "Aile Est" a mis en évidence des dysfonctionnements ayant conduit à une dérive budgétaire.

Une meilleure communication sur ces projets majeurs est également demandée pour éviter les retards. Enfin, l'attribution de mandats d'étude doit être entièrement revue. Plusieurs mandats d'études, allant de 160'000 à 2 millions de francs, ont été réalisés de gré à gré au lieu de faire l'objet d'une procédure ouverte.

Badges d'accès

Saisie par les Verts pour examiner la légalité de la décision des autorités genevoises de retirer leur carte d'accès au tarmac de l'aéroport à 33 employés du site, la Cour des comptes a procédé à une analyse sommaire. Elle n'entreprendra pas de plus amples investigations, car les décisions prises par la direction de l'aéroport l'ont été en application du droit fédéral.

C'est, par conséquent, le Tribunal administratif fédéral qui devra effectuer le contrôle de légalité pour lequel la Cour des comptes avait été sollicitée. Sept des employés concernés ont fait recours après le retrait de leur carte d'accès au tarmac. Le Conseil d'Etat avait motivé sa décision pour des raisons de sécurité.

 

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