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La plage... à marée basse

Le WWF a gagné une manche juridique contre l'Etat.

03 juil. 2013, 06:53
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A Genève, la plage des Eaux-Vives, dont l'inauguration était initialement prévue pour cet été, ne verra peut-être jamais le jour. Le WWF a gagné une manche contre l'Etat de Genève devant la justice. Le Tribunal administratif de première instance a admis le recours de l'association écologiste.

Les conséquences de cette décision seront attentivement analysées par l'Etat, qui décidera ultérieurement d'un éventuel recours auprès de la Chambre administrative de la Cour de justice, a indiqué mardi le département de l'intérieur, de la mobilité et de l'environnement (DIME).

Le Tribunal administratif de 1 re instance a retenu deux arguments, a indiqué le porte-parole de la justice genevoise Vincent Derouand. Le premier concerne l'aménagement du territoire. Une dérogation a été accordée à ce projet mais, vu son ampleur, il aurait fallu passer par des mesures de planification plus précises.

Le problème des remblais

Le second argument évoqué par les juges est une violation de la loi fédérale sur les eaux qui interdit les remblais, a fait savoir M. Derouand. Cet élément rejoint l'argumentaire du WWF, qui s'inquiétait des conséquences environnementales du projet et avait même étudié une solution alternative moins lourde de conséquences.

Secrétaire générale du WWF Genève, Françoise Chappaz s'est déclarée extrêmement satisfaite de la décision de justice. "L'Etat a élaboré un projet complètement illégal, car il est interdit de remblayer le lac. Il a ensuite essayé de le faire passer au forceps" , a fait remarquer la militante écologiste.

Le projet défendu par le WWF abandonne l'idée d'un parc près de la plage pour éviter la formation de remblais. " Il s'agirait de créer une lagune, puis une plage, plus loin, le long de la jetée" , a expliqué Mme Chappaz. "Nous ne sommes pas contre une plage" , a insisté la responsable de l'association écologiste.

A l'Etat, l'humeur n'est pas à la fête. Le projet de plage publique des Eaux-Vives souffrira d'un retard supplémentaire dans sa réalisation, a constaté le DIME. L'allongement de la procédure et le report de l'ouverture du chantier auront également des conséquences financières, a-t-il averti.

Des airs de déception

Le département a aussi évoqué, dans son communiqué, "la déception ressentie par les habitants de Genève, qui n'ont cessé de manifester leur enthousiasme pour ce projet populaire, qui permettra d'offrir à la population une nouvelle plage et un espace de loisirs public et gratuit au coeur de la ville".

Après la traversée de la rade, la plage des Eaux-Vives pourrait devenir un nouveau serpent de mer à la sauce genevoise. Le projet avait recueilli l'unanimité du Grand Conseil en décembre 2009. Aucun référendum n'avait été lancé et une large consultation avait ensuite été menée auprès des milieux concernés et des partenaires.

L'autorisation de construire avait été délivrée par l'office compétent le 19 novembre 2010. Fin décembre 2010, trois recours contre cette autorisation avait été déposés, dont l'un avait finalement été retiré le 9 mars 2011, a rappelé le DIME.

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