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Le Conseil d'Etat genevois pas satisfait des comptes 2014

Les conseillers d'Etat genevois ne sont pas satisfaits des comptes 2014 du canton. L'équilibre ne tient qu'à un fil. Un fil doré, dû à l'apport considérable d'un riche contribuable qui a permis l'entrée de 415 millions de francs.

31 mars 2015, 15:20
Le conseiller d'Etat Serge Dal Busco, en charge du département des finances aux côtés de Francois Longchamp, président du Conseil d'Etat, s'exprime sur les comptes 2014 de l'Etat de Genève.

Les comptes 2014 de l'Etat de Genève affichent un petit excédent de 6 millions de francs. Vu la bonne conjoncture économique dans le canton en 2014 et une rentrée extraordinaire de 415 millions grâce à un riche contribuable, ce résultat "à peine à l'équilibre" ne satisfait pas le Conseil d'Etat. "Les comptes positifs de 2013 étaient en trompe-l'oeil, ils sont cette année en équilibre précaire", a indiqué ce mardi Serge Dal Busco, chef du département des finances. Le Conseil d'Etat a annoncé dans la foulée un plan de mesures d'économie qui accompagnera le budget 2016. "Les fondamentaux financiers de l'Etat sont donc plus inquiétants que ne laisse transparaître le compte de fonctionnement", relève le gouvernement. Les revenus atteignent 7,950 milliards et les charges 7,944 milliards, soit une hausse générale de presque 3% par rapport à ce qui avait été inscrit au budget. Ces augmentations sont liées à des événements particuliers qui ne se reproduiront plus.

Garder les riches

Les revenus fiscaux dépassent de 281 millions les montants prévus. Dans le détail, l'impôt courant est de 551 millions supérieur au budget. Cet énorme écart s'explique par la conclusion d'une "opération fiscale significative" de 415 millions de francs. On sait que cette manne est globalement due à l'impôt sur les personnes physiques et que la commune d'Anières entre dans l'équation. M.Dal Busco en a profité pour rappeler qu'il était important que Genève continue à offrir des conditions-cadres pour garder ses riches contribuables. Les impôts sur les successions dépassent aussi largement les prévisions (+134 millions) de même que les bénéfices sur les entreprises (+ 149 millions). En revanche, les impôts liés à l'immobilier et à la source sont inférieurs. Les correctifs et les reliquats d'impôts ont été sous-estimés avec respectivement - 157 millions et - 122 millions.

Une provision extraordinaire

L'augmentation des charges par rapport au budget (+ 222 millions) provient essentiellement d'une provision de 203 millions pour couvrir les risques liés à la nouvelle caisse de pension du canton. Si le degré de couverture de la caisse n'atteint pas les seuils légaux de 60% en 2020 et 75% en 2030, l'Etat devra effectivement verser des intérêts à la caisse. Le Conseil d'Etat a préféré assurer ses arrières. Mis à part cette provision, les charges ordinaires sont bien maîtrisées et même inférieures au budget, selon le Conseil d'Etat. Les coûts liés au personnel diminuent de 6 millions alors que la demi-annuité qui n'était pas inscrite au budget a été versée aux fonctionnaires. Des postes vacants n'ont par ailleurs pas été repourvus, ce qui explique la différence. Les investissements nets atteignant 546 millions. Ce niveau élevé est nécessaire pour moderniser les équipements du canton, selon M.Dal Busco. Le chantier du CEVA et les infrastructures ferroviaires se taillent toujours la part du lion avec 112 millions. L'autofinancement des investissements n'est pas assuré.

L'endettement est le point faible du canton

Enfin, la dette du canton a progressé de 600 millions pour atteindre 13,39 milliards à la fin de l'année. L'avenir ne s'annonce pas sereinement pour le canton. La progression du PIB devrait passer de 2,3% en 2014 à 0,9% en 2015. Les rentrées fiscales vont donc baisser dans un contexte marqué par l'incertitude liée au franc fort, à la réforme de la fiscalité des entreprises et à l'application de l'initiative contre l'immigration de masse.

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