L'abandon du cours plancher de l'euro a coûté plusieurs points de croissance à Caran d'Ache. "Notre objectif pour 2015 était de 10%, or nous avons enregistré un taux de 5%", a déclaré Jean-François de Saussure, directeur général du fabricant genevois de crayons et de matériel d'écriture.
"Le deuxième impact majeur est la diminution de nos marges", relève M. de Saussure dans une interview publiée mardi dans L'Agefi. La profitabilité de l'entreprise genevoise est très inférieure aux prévisions avant le 15 janvier 2015, date de l'abandon du taux plancher, selon lui.
"Nous avons dû soutenir financièrement nos distributeurs, avec lesquels nous avons fixé un taux de conversion du franc contre leurs devises, qui leur assure sécurité et visibilité", explique celui qui est à la tête de Caran d'Ache depuis janvier 2013. "De plus, nous avons dû accepter des pertes sur de nombreuses factures ouvertes".
Pour la firme genevoise, cette forte réduction des marges n'est toutefois pas tenable à long terme. "Les charges exceptionnelles que nous avons enregistrées ont amputé 4 à 5% de notre profitabilité et dans le secteur de la papeterie, les marges sont déjà faibles".
Tampon de sécurité
Des ouvertures de boutiques
La possibilité d'augmenter les approvisionnements hors de Suisse constitue toutefois un tampon de sécurité important dans les prochains mois pour le fabricant genevois, admet Jean-François de Saussure. "D'autant que notre valeur ajoutée est réalisée à plus de 80% en Suisse, donc là encore nous disposons d'une marge de manoeuvre pour rester swiss made".
Malgré les difficultés liées au franc fort, Caran d'Ache reste optimiste quant à son développement local et international. "Nous avons notamment ouvert trois boutiques en 2015 et notre objectif est d'en ouvrir deux à quatre par an, suivant les opportunités", explique le directeur général.
En outre, Caran d'Ache, qui faisait partie de la délégation d'entreprises suisses accompagnant le Conseil fédéral en Iran, entrevoit une forte demande dans ce pays. "Notre objectif est que l'Iran devienne notre marché principal au Moyen-Orient dans les trois prochaines années, avec un objectif de croissance de plus de 25% par an et ce, dès 2016".