Le canton de Genève va étudier les impacts d'un péage urbain sur le trafic, la pollution et les transports publics. Le Grand Conseil a adopté jeudi soir un crédit de 250'000 francs à cette fin. Le projet de loi socialiste a été mollement soutenu par les Verts, le PDC et le MCG.
"Plusieurs pistes sont étudiées en commission. Il faut savoir si le péage urbain vaut la peine", a défendu le PDC Bertrand Buchs, rapporteur de majorité. Selon lui, son introduction doit être une mesure de dernier recours dans la nouvelle manière de penser la mobilité. Il faut pouvoir connaître son coût et en discuter avec la Ville de Genève, qui pourrait participer au financement.
Pour les Verts, cette étude est nécessaire. Mais le parti est mitigé sur le fait qu'un péage urbain permette réellement de réduire le trafic. Il ne pense pas non plus que l'attribution des bénéfices aux transports publics soit viable à long terme. Quant au MCG, il veut un péage à la frontière, une piste évoquée pendant l'été par le conseiller d'Etat Luc Barthassat, en charge des transports.
Les opposants au crédit d'étude ont qualifié le péage de "nouvelle taxe", socialement discriminatoire. "Les conditions ne sont pas réunies à Genève, car il n'est pas possible de passer ailleurs qu'au centre-ville", a critiqué le PLR Michel Ducret. De plus, le trafic se reportera sur les routes périphériques, a relevé Pierre Vanek, d'Ensemble à Gauche.
Exerçant son droit d'initiative cantonale, le Grand Conseil genevois a aussi adopté une résolution demandant à l'Assemblée fédérale de soutenir des expériences pilotes de péages urbains. Selon le socialiste Thomas Wenger, la ministre des Transports Doris Leuthard va déposer un projet de loi dans ce sens car les cantons de Berne et de Zurich seraient aussi intéressés.