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Le MCG s'invite au Conseil d'Etat genevois, au détriment de la gauche

Le 2e tour de l'élection du Conseil d'Etat genevois, dimanche, a rebrassé les cartes au sein de l'exécutif. Créé en 2005, le MCG entre au gouvernement avec l'élection de l'avocat et conseiller national Mauro Poggia. Cette arrivée se fait au détriment de la gauche, qui perd un de ses trois sièges.

10 nov. 2013, 19:18
Heureux des résultats des élections au Conseil d'Etat, Eric Stauffer (MCG), Mauro Poggia (MCG) et Céline Amaudruz (UDC) arrivent dans le hall de l'Uni Mail.

"C'est un jour historique pour nous et probablement pour le canton", a déclaré le président du Mouvement Citoyens genevois (MCG) Roger Golay. Avec l'UDC, "nous avons démontré que cette force nouvelle peut apporter quelque chose de positif", a-t-il ajouté. Le MCG avait tenté à trois reprises d'accéder au gouvernement cantonal, mais il avait toujours été largement battu.

Aujourd'hui, le parti antifrontaliers transforme l'essai. La personnalité de Mauro Poggia n'est pas étrangère à ce succès. L'homme apparaît plus ouvert au compromis que le chef historique du mouvement, Eric Stauffer, arrivé dernier de l'élection. L'ancien PDC est parvenu à capter des voix au-delà de la droite dure.


Pas de deuxième siège socialiste

L'arrivée de Mauro Poggia au gouvernement se fait au détriment de la gauche, qui perd un siège dans l'aventure. Alors que les Verts ont limité la casse avec l'élection de leur unique candidat le conseiller national Antonio Hodgers, les socialistes n'ont pas réussi à reconquérir un deuxième siège à l'exécutif.

Seule la députée au Grand Conseil Anne Emery-Torracinta a passé la rampe. Son collègue de parti, le conseiller administratif de Vernier Thierry Apothéloz, a mordu la poussière en échouant à la huitième place, juste derrière Mauro Poggia. La gauche sera ainsi représentée au nouveau Conseil d'Etat par une socialiste et un Vert.

Malgré le recul de la gauche, le président du PS Romain de Sainte Marie relève qu'avec un Parlement constitué de trois blocs, le Conseil d'Etat devra construire ensemble des majorités pour faire passer chaque projet. La présidente des Verts Emilie Flamand-Lew salue de son côté le beau score d'Antonio Hodgers.


La fin pour Isabel Rochat

L'Entente bourgeoise, quant à elle, conserve quatre représentants à l'exécutif, malgré le désaveu subi par la libérale-radicale Isabel Rochat. La conseillère d'Etat sortante n'est arrivée que neuvième, très loin derrière ses deux collègues PLR Pierre Maudet et François Longchamp, qui constituaient pourtant de formidables locomotives.

Pierre Maudet a été plébiscité par les électeurs, récoltant 4000 voix de plus que François Longchamp. Les deux sortants seront sans conteste les hommes forts du nouveau Conseil d'Etat, dont ils devraient se disputer la présidence. L'ancienneté pourrait plaider en faveur de François Longchamp, à qui il reviendra de diriger les discussions sur la future répartition des départements.

"On ne peut pas gagner à tous les coups", a fait remarquer Isabel Rochat sur le plateau de la télévision locale Léman Bleu. La conseillère d'Etat, qui a été pénalisée par les dossiers relatifs à la sécurité jusqu'à la reprise du département par Pierre Maudet et souffert d'un déficit de communication durant tout son mandat, a indiqué que son engagement politique pourrait prendre d'autres formes.


Le PDC retrouve des couleurs

Alors que le PLR a perdu des plumes, avec une aile libérale qui n'est plus représentée au gouvernement, le PDC avait en revanche de quoi sourire cve dimanche. Ses deux candidats, le maire de Bernex Serge Dal Busco et le conseiller national Luc Barthassat ont été brillamment élus, trustant la troisième et quatrième places.

Le PDC retrouve ainsi son deuxième siège au gouvernement, lui qui a dû pendant huit ans se contenter d'un seul représentant à l'exécutif en la personne de Pierre-François Unger, sur le départ. "Les quatre candidats de l'Entente représentent une force réelle", a indiqué la présidente du PDC Béatrice Hirsch.


Le chouchou Pierre Maudet

Pierre Maudet est arrivé facilement en tête du second tour dimanche en recueillant 59'007 voix. François Lonchamp le suit avec 55'077 suffrages. Puis viennent Serge Dal Busco (49'903), Luc Barthassat (46'284), Antonio Hodgers (44'095), Anne Emery-Torracinta (43'474) et Mauro Poggia (41'127). Le taux de participation s'est élevé à 46,4%.

Les sept élus devront maintenant se répartir les dicastères. Pierre Maudet devrait garder la sécurité, alors que François Longchamp semble content à l'urbanisme. Il resterait aux nouveaux venus le choix entre les finances, la mobilité, l'instruction publique, l'emploi et la solidarité ainsi que l'économie et la santé.

 

Trois conseillers nationaux à remplacer

Le Vert Antonio Hodgers, le MCG Mauro Poggia et le PDC Luc Barthassat, sont tous trois conseillers nationaux.  Interdits par la Constitution de siéger simultanément au Conseil d'Etat et à Berne, ils seront remplacés sous la coupole par les premiers viennent-ensuite.

Chez les Verts, l'ex-députée Anne Mahrer a confirmé sa volonté de représenter Genève au Conseil national. Au MCG, le député et président du parti Roger Golay a également annoncé son intention de siéger.

Au PDC, le premier vient-ensuite est le conseiller administratif de la Ville de Genève Guillaume Barazzone. Il n'a pas encore fait état de sa décision, selon le PDC. S'il renonçait notamment en raison de son mandat à la Ville de Genève, la députée Anne-Marie Von Arx-Vernon pourrait alors siéger.

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