A Genève, le jeune requérant d'asile tchadien dont le renvoi forcé a été suspendu in extremis pour des raisons médicales est sorti jeudi matin de détention administrative. Ayop avait été blessé lors de l'incendie du foyer des Tattes. Il sera hébergé chez des membres du Collectif Solidarité Tattes.
Il est sorti ce matin vers 9h30, a indiqué à l'ats son avocat Pierre Bayenet confirmant une information parue sur le site internet du "Temps". Sa libération a été ordonnée par un officier de police, a précisé l'avocat qui avait déjà déposé mardi une demande en ce sens.
Ayop, 19 ans, était en détention administrative depuis vendredi dernier après avoir refusé de prendre l'avion qui devait l'emmener en Espagne, pays où il a déposé sa première demande d'asile. Le conseiller d'Etat Pierre Maudet a annoncé lundi qu'il suspendait son renvoi. La détention administrative n'était donc plus justifiée.
Ayop a d'abord été placé dans l'établissement fermé de Favra. Il a ensuite été transféré dans l'unité hospitalière de psychiatrie pénitentiaire de Curabilis d'où il est sorti jeudi. Vu son état de santé précaire en particulier psychique, Ayop ne retournera pas dans l'immédiat au foyer des Tattes, a précisé son avocat.
Le jeune Tchadien avait sauté du troisième étage de ce foyer où s'était déclaré un incendie en novembre dernier. Il s'était sérieusement blessé à la tête. Le sinistre avait fait un mort et une quarantaine de blessés, dont onze graves. Une enquête est en cours.
L'annonce de son renvoi avait soulevé une importante mobilisation au sein des partis de gauche et des associations qui défendent les migrants. La Ville de Genève s'était aussi insurgée contre ce renvoi. Une demande d'asile a été déposée auprès du Secrétariat d'Etat aux migrations.