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Le syndicat Unia dénonce le travail de nuit sur le chantier du CEVA à Genève

Le syndicat Unia a dénoncé mercredi le recours au travail de nuit sur le chantier du CEVA, la ligne ferroviaire reliant Annemasse (F) à la gare de Cornavin. Pour Unia, la raison invoquée par l'entreprise, soit le retard pris sur le calendrier, n'est pas admissible.

11 oct. 2017, 15:58
Le percement du tunnel de Champel sur le chantier souterrain du CEVA.

Le SECO (Secrétariat d'Etat à l'économie) a pourtant donné son aval à la demande de dérogation. Unia a recouru contre cette décision auprès du Tribunal administratif fédéral (TAF). Mais le recours n'a pas d'effet suspensif, a précisé François Clément, responsable santé et sécurité chez Unia, à Berne.

L'autorisation du travail de nuit sur le site du CEVA est donc en vigueur depuis le 1er août dernier. Les ouvriers sont insérés dans un système de rotation. Le chantier peut être ouvert sans interruption du lundi matin au samedi soir, a relevé Yves Mugny, coresponsable du secteur de la construction chez Unia Genève.

Soutien du canton et des CFF

Aux yeux du syndicaliste, le principal scandale dans cette affaire réside dans le soutien apporté par les autorités cantonales et les CFF à ce recours au travail de nuit. "Nous sommes choqués par leur attitude. Ils préfèrent sauver le calendrier d'inauguration du CEVA et s'inquiètent peu de la santé des travailleurs".


"Ils préfèrent sauver le calendrier d'inauguration du CEVA et s'inquiètent peu de la santé des travailleurs"


L'autorisation du travail de nuit répond à des règles précises, sachant par exemple qu'un tunnelier ne peut pas être arrêté la nuit, ou que des travaux de sécurisation d'ouvrage d'art se font, si possible, lorsque le trafic est le moins dense. Un retard pris par un chantier n'est toutefois pas un impératif technique valable, a expliqué M.Clément.

Aujourd'hui, les trois quarts des chantiers enregistrent des retards, a souligné le syndicaliste. Ouvrir la porte à ce type de demandes reviendrait à généraliser le travail de nuit dans la construction, a-t-il estimé. M.Clément garde espoir que le SECO revienne sur sa décision après réexamen des documents.

Pas la première fois

Pour la direction du projet CEVA, la requête déposée par une entreprise du chantier n'a rien d'exceptionnel. "Ce n'est pas la première fois que le projet CEVA, soumis à l'autorisation fédérale, a réalisé des travaux de nuit", a fait savoir dans un communiqué Eric Canivet, chef du groupe construction.

Selon lui, la dérogation délivrée par le SECO vise à faciliter la réalisation des travaux souterrains et à ainsi diminuer les risques liés à une logistique importante du chantier. Pour M.Mugny, il s'agit de poser des dalles flottantes qui permettent d'atténuer les vibrations et les bruits solidiens causés par les trains.

Ces travaux devaient initialement commencer au début 2017, mais le chantier n'a pas pu démarrer à cause de plusieurs oppositions de riverains. Ceux-ci réclament une protection encore plus efficace contre les bruits. Le CEVA, qui constituera l'épine dorsale du RER genevois, doit en principe être inauguré en décembre 2019.
 

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