La sculpture de l'homme nu qui se trouve à l'entrée de la salle du Conseil du Palais des Nations a à nouveau été dissimulée mercredi, à la veille de la reprise des pourparlers sur le nucléaire entre l'Iran, l'UE et les six à Genève. La toile qui la recouvre est cette fois-ci encore plus grande.
La sculpture du Britannique Eric Gill offerte au Palais par le Royaume-Uni en 1938 représente un homme allongé complètement nu. Les drapeaux de l'Iran et de l'Union européenne et les fauteuils destinés à accueillir Catherine Ashton et le ministre iranien des Affaires étrangères Mohammad Javad Zarif se trouvent à son pied.
Il y a trois semaines, lors du premier round dans la cité de Calvin, la scupture avait été partiellement voilée. Les organisateurs de la rencontre, la Suisse, l'UE et l'ONU avaient alors été critiqués pour avoir cédé à une requête de l'Iran.
Arrière-plan neutre
Cette fois-ci, le drap qui la cache est encore plus grand, ont constaté les journalistes sur place. Selon le Département fédéral des Affaires étrangères (DFAE), cet aménagement vise à offrir un arrière-plan neutre pour les photos officielles de la rencontre.
Des palissades sont par ailleurs à nouveau en cours d'installation à l'intérieur du Palais, pour protéger les délégations des regards indiscrets. Des organes de presse ainsi que l'Asssociation des correspondants auprès de l'ONU (Acanu) ont protesté contre les mesures restrictives leur ayant interdit il y a trois semaines de filmer l'arrivée des délégations, manifestement sans résultat.
Un certain optimisme
Les négociations sur le dossier nucléaire iranien reprennent jeudi et vendredi à Genève entre l'Iran, l'UE et le groupe 5+1 (Etats-Unis, France, Royaume-Uni, Russie, Chine et Allemagne). Le chef de la diplomatie iranienne a évoqué la possibilité d'un accord.
"Je crois qu'il est possible d'obtenir cet accord cette semaine mais je ne peux parler que de notre point de vue, je ne peux pas parler pour l'autre partie", a dit mardi Mohammad Javad Zarif à la chaîne de télévision France 24.
Son commentaire tranche avec de précédentes déclarations iraniennes, notamment du président Hassan Rohani et du Guide suprême Ali Khamenei, plus pessimistes sur une issue positive. Les 15 et 16 octobre, l'Iran avait proposé un plan par étapes pour surmonter la méfiance des Occidentaux à l'égard de son programme nucléaire et lever les sanctions qui frappent le pays.
L'invitation mardi par Téhéran du chef de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), Yukiya Amano, pour le 11 novembre, est considérée comme un nouveau geste de l'Iran. La dernière rencontre entre l'AIEA et les représentants iraniens, le 28 octobre à Vienne, avait permis des avancées permettant d'envisager les prochaines négociations avec un certain optimisme.