Condamné en juin à 4 ans et demi de prison ferme par le Tribunal correctionnel de Genève, l'un des protagonistes du drame routier de Vernier (GE) a vu sa peine réduite en appel vendredi. Il a été condamné pour homicide par négligence à trois ans de détention, dont six mois ferme. Videur de profession, cet homme de 34 ans a du coup purgé sa peine et est libre.
Le second acteur de la tragédie a vu sa peine confirmée par la Chambre pénale d'appel et de révision. Cet étudiant genevois de 28 ans a écopé de trois ans de prison, dont six mois ferme. Le Ministère public avait demandé six ans de prison à son encontre, et huit ans contre le videur pour meurtre par dol éventuel.
La Chambre pénale d'appel n'a pas suivi l'accusation. Dans son jugement, elle estime que le drame routier, au cours duquel un automobiliste de 28 ans a été tué, n'est pas la conséquence d'une course-poursuite entre les deux prévenus. A aucun moment, ces derniers ne se sont lancé un défi, ont considéré les juges.
Recours au Tribunal fédéral
Claudio Fedele, l'avocat de l'épouse de la victime et Robert Assaël, celui de la famille de la victime, ont annoncé à l'issue de l'audience leur décision de saisir le Tribunal fédéral. Selon M.Assaël, il s'agit d'un cas d'école de course-poursuite, qui doit être condamné comme tel par la justice.
Du côté de la défense du videur, le soulagement était de mise. La Chambre d'appel, en obligeant l'accusé à suivre un traitement psychothérapeutique pour qu'il prenne conscience de son comportement inadmissible sur la route, lui a infligé "une peine utile et pas une peine punitive", a commenté l'avocat Vincent Spira.
Le drame de la route s'était produit en décembre 2012, très tôt le matin, à Vernier. La victime, un agent de sécurité qui rentrait de son travail, était arrêtée à un feu pour tourner à gauche. Son véhicule avait soudain été percuté par-derrière par la voiture conduite par l'étudiant, qui roulait à plus de 100 km/h.