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Un professeur de l'Université de Genève a manipulé les données d'une étude

Un professeur de l'Université de Genève est soupçonné d'avoir fabriqué des données dans le cadre d'une étude scientifique. L'homme est déjà sous le coup de plaintes pénales pour gestion déloyale.

25 sept. 2014, 12:54
Henri Bounameux est le doyen de la faculté de médecine de Genève.

Un professeur de l'Université de Genève est soupçonné d'avoir manipulé des données dans le cadre d'une étude publiée dans un journal de référence anglais, a révélé mercredi soir la Radio Télévision Suisse (RTS). Ce scientifique qui a été licencié depuis est déjà sous le coup de plaintes pénales pour gestion déloyale.

L'article frauduleux a été retiré. "Les données ont été fabriquées. La fabrication de ces données a conduit à des conclusions qui sont fausses et qui doivent être déclarées comme telles à la communauté scientifique", a indiqué dans le "19h30" de la RTS Henri Bounameux, doyen de la faculté de médecine.

La fraude a été découverte après une enquête interne au sein de l'Université de Genève diligentée par le rectorat. Les investigations ont duré quatre mois, a précisé jeudi à l'ats Julie Michaud, responsable de la communication de l'Université de Genève. Des soupçons sont apparus lors d'un contrôle des dépenses du laboratoire que dirigeait le professeur.

Ce genre de cas de fraude scientifique est très exceptionnel à l'Université de Genève, relève Mme Michaud. Il est évident qu'il est négatif en terme d'image pour l'institution, a-t-elle précisé.

Il assume

L'article mis en cause a été publié en janvier dernier dans le "British Journal of Psychiatry". Il mettait en évidence un lien entre des traumatismes dans l'enfance et une modification génétique chez des patients atteints de troubles bipolaires. Selon le site internet du journal, un réexamen des analyses ADN ne montre pas de corrélation entre ces deux sujets.

Le professeur qui exerçait également aux Hôpitaux universitaires de Genève (HUG) a reconnu auprès de la RTS que les examens de laboratoire n'étaient pas justes. Il dit tout assumer en tant que responsable de ce laboratoire. Le scientifique a depuis été licencié.

Plaintes pénales

Cet homme qui réside actuellement en France fait l'objet de plaintes pénales pour gestion déloyale et escroquerie de la part des HUG et de l'Université de Genève. Des anomalies dans les dépenses liées à des sous-traitances d'analyses sont en cause. Le montant total du préjudice s'élève à 1,7 million de francs pour les deux plaignants. Un mandat d'arrêt international a été lancé contre le professeur.

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