Les membres de la Commission de gestion du Grand Conseil ont présenté mercredi à la presse leur rapport 2018 sur la gestion actuelle et précédente du Conseil d'Etat. Ils ont formulé 28 observations qui mettent en exergue très souvent la difficulté des services à se parler et à se concerter dans leurs actions.
Après les 130 premières pages suit un rapport séparé consacré uniquement au dossier S3, cette entreprise basée à Payerne (VD) qui voulait lancer des minisatellites et organiser des vols en apesanteur et qui a fait faillite en décembre 2016. A la suite d'articles dans la presse, la Coges a poursuivi ses investigations, en particulier sur l'octroi par le gouvernement de 500'000 francs.
Euphorie à l'époque
"Nous avons pris le dossier à bras-le-corps, avec sept séances consacrées à ce sujet", a expliqué Denis Rubattel, vice-président de la Coges. "Le traitement du Conseil d'Etat a été pour le moins léger", a critiqué le responsable, tout en soulignant "l'euphorie" de l'époque autour de cette start-up.
Les 500'000 francs prélevés sur le fonds de lutte contre le chômage ont bien été versés pour des salaires dans l'idée de répondre à "une urgence". La communication entre les différents services a toutefois été "quasi inexistante" et le gouvernement a pu agir à sa guise puisqu'il n'y avait "pas de base légale", a déploré M. Rubattel.
"On a accordé 500'000 francs sans se préoccuper des comptes de S3", pointe-t-il du doigt. Interrogé sur des fautes éventuellement commises, il a répondu: "Pour qu'il y ait faute, il faut qu'il y ait une base légale, il n'y en avait pas".