Les propriétaires de résidences secondaires dans les Alpes vaudoises proviennent en majorité de l'arc lémanique. Ils occupent leur bien en moyenne 80 jours par an, soit deux fois plus que les chiffres avancés par la Confédération, se félicitent les auteurs d'une étude publiée mardi.
La Communauté d'intérêt touristique des Alpes vaudoises (CITAV) avait initié son enquête avant la votation sur l'initiative Weber, a précisé à l'ats Alain Turatti, chargé de mission à la CITAV. Son rapport donne des chiffres sur un sujet où les données sont rares. Il offre aussi des pistes pour encourager les propriétaires à louer leur résidence secondaire.
Près de 40% des 8870 propriétaires contactés ont répondu au questionnaire, se félicite M. Turatti. La répartition des 3432 réponses reçues est représentative tant de l'origine des propriétaires que des communes concernées.
"Des lits pas si froids"
Si les résidences sont occupées en moyenne 80 jours par an, 26% sont même occupées de 90 à plus de 150 jours. "Ces chiffres sont d'autant plus excellents qu’ils ne tiennent compte que des séjours à titre privé", souligne la CITAV. Les périodes de location à des tiers ne sont pas comptées.
Seules 12% des résidences secondaires des Alpes vaudoises sont proposées à la location touristique, soit 408 logements. Ce chiffre correspond aux estimations de la Confédération (entre 10 et 15%).
Propriétaires proches
Autre fait marquant de cette étude: la proximité des résidences principales et des résidences secondaires. Près de sept propriétaires sur dix vivent sur l’Arc lémanique, et seul un sur cinq est domicilié à l’étranger. Cette proximité géographique explique en bonne partie le taux d'occupation élevé des résidences secondaires.
L’âge moyen des occupants est de 56 ans, la part des retraités entre 65 et 80 ans est élevée: plus de 27%. La moitié de l’échantillon a indiqué venir avec des enfants.
Le nombre moyen de lits par résidence secondaire est de 5,1, ce qui est plus élevé que la moyenne suisse (3,5). Ces lits sont occupés en moyenne par 3,3 personnes par séjour.
Mesures incitatives
Trois-quarts des propriétaires refusent de louer leur logement, principalement pour des raisons de protection de la sphère privée et d’usage personnel. Mais 10% des propriétaires sondés seraient disposés à faire le pas, ce qui représenterait 700 à 1800 résidences supplémentaires offertes en location, ou 3500 à 8000 lits.
La CITAV va examiner les mesures à prendre pour que ce potentiel se traduise dans les faits. Des structures de gestion professionnelles et de coordination pourraient notamment être mises en place.
En outre, le parc immobilier est assez vétuste et peu adapté à la demande. Les rénovations pourraient être subventionnées. En échange, les biens devraient être proposés à la location durant un certain temps, imagine Alain Turatti.
Neuf communes
L'étude de la CITAV porte sur neuf communes: Gryon, Ollon (Villars), Ormont-Dessus (les Diablerets), Ormont-Dessous (les Mosses), Aigle, Leysin, Château-d’Oex, Rossinière et Rougemont. A l'exception d'Aigle, toutes sont concernées par l'interdiction de construire de nouvelles résidences secondaires découlant de l'acceptation de l'initiative Weber.