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Beaulieu revoit sa copie et confirme une mauvaise gestion

Après la crise des derniers mois, le site de Beaulieu veut se redéfinir. La ville de Lausanne s’engage financièrement en dizaines de millions et devient «le leader». Le but est de se recentrer sur les congrès et les petites foires en misant sur la santé et le sport.

31 août 2018, 14:05
Le Conseil d’Etat avait été sommé de rendre des comptes sur le «désastre de Beaulieu», et ce dans des délais «raisonnables».

«Le modèle d’affaires actuel de Beaulieu est mort», a affirmé vendredi Grégoire Junod. Le syndic de Lausanne présentait devant la presse les constats et perspectives du site dont les dysfonctionnements ont fait la Une en décembre dernier.

Miser sur une ou deux grandes foires généralistes pour tirer en avant Beaulieu et le faire vivre, c’est fini. «Il a fallu déchanter» avec le groupe MCH qui n’a jamais apporté «le Blockbuster» espéré. De plus, les liens avec le tissu économique local se sont distendus, a déploré Grégoire Junod.

Face à ces dérives, Lausanne remet tout à plat ou presque. Après avoir dissous la Fondation de Beaulieu, la ville va fonder une société anonyme qu’elle dotera de 36 millions de francs de capital propre, accompagnés de 25 millions de cautionnements.

Le canton se retire

Alors que la structure était paritaire auparavant Ville de Lausanne-Canton de Vaud, le syndic a mis en exergue les problèmes d’une telle organisation. Après discussions, le canton se désengage de Beaulieu, renonce à sa créance de 15 millions et apporte pour 28 millions de cautionnements.

Pour «la suite», Grégoire Junod a insisté sur la nécessité «de choix clairs, d’avoir une ligne et un pilote dans l’avion» ainsi que de pouvoir compter sur «l’adhésion forte» des partenaires économiques et touristiques. Il faut «se recentrer sur des congrès, des petites foires spécialisées dans des segments porteurs de retombées économiques importantes».

Sport et santé

Avec «un positionnement cohérent sur Lausanne comme ville du sport et de la santé», a détaillé le syndic. L’arrivée du Tribunal arbitral du sport (TAS), qui représente des milliers de nuitées par année, à Beaulieu en est l’illustration comme l’ouverture prochaine de l’école de La Source, «un outil de formation exceptionnel».

Pour réaliser cette nouvelle stratégie, des décisions ont été arrêtées. Les halles nord et le front Jomini seront détruits pour y réaliser «une valorisation immobilière». Plus question de construire des tours, à l’instar de Taoua refusée dans les urnes, mais des immeubles aux gabarits acceptables selon Grégoire Junod.

L’accent sera mis sur l’activité économique et non pas sur le logement. Là aussi les secteurs sport et santé ainsi que nouvelles technologies seront prioritaires. Avec toujours à l’esprit d’inscrire Lausanne sur les cartes européenne et mondiale comme la capitale administrative du sport.
Le chantier du TAS et celui de la rénovation du théâtre débuteront en été 2019. Les divers projets devront encore passer devant les législatifs de la ville et du canton. Le syndic a promis également de vastes consultations avec les différents partenaires économiques et les riverains de Beaulieu.

Après la crise

La réorientation de Beaulieu survient après des mois de crise. Fin décembre, canton et ville réunis annonçaient des soupçons de malversation, avec dénonciation pénale et résiliation du mandat du secrétaire général de la fondation.

Si le ton dramatique n’est plus de mise aujourd’hui, les potentielles malversations financières se confirment, selon Grégoire Junod. Nicolas Gigandet, directeur général de la fondation, note que près de 12 millions de francs «n’ont pas été comptabilisés correctement» en 2017 (déficitaire de 15,3 millions) et lors des deux années précédentes, sans qu’il y ait pourtant de l’argent détourné.

Conseil trompé

Du coup, le conseil de fondation «ne pouvait pas avoir une vision juste» de la situation, selon Nicolas Gigandet. L’enquête du procureur se poursuit, a ajouté Grégoire Junod, rappelant que d’autres points avaient été soulevés: l’attribution de mandats à des proches ou des membres de la famille du secrétaire sans appels d’offres ni pièces justificatives.

Une partie de ces travaux auraient aussi été surfacturés. Le secrétaire général avait contesté à l’époque les accusations et dénoncé «un lynchage public».

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