Votre publicité ici avec IMPACT_medias

Crise à Vevey: l’administration en a fait les frais

La crise à Vevey a affecté les cadres de l’administration communale provoquant démotivation, insatisfaction et problèmes de santé chez nombre de chefs de service. Le constat ressort d’un audit sur la situation à l’automne 2018 commandé par le Conseil d’Etat.

06 sept. 2019, 14:23
L'administration communale veveysanne a subi la crise de plein fouet (photo d'illustration).

Printemps 2018. Vevey est déjà empêtrée dans la crise. Plusieurs municipaux peinent à s’entendre et des difficultés sont aussi évoquées dans leur relation avec le secrétaire municipal.

A cette même période, le Conseil d’Etat vaudois décide d’ouvrir une procédure de suspension à l’égard du municipal socialiste Lionel Girardin soupçonné de conflit d’intérêts. Il commande, dans la foulée, un audit sur les rapports de travail entre l’exécutif communal et les cadres de l’administration après avoir eu écho de situations problématiques.

Durant les mois qui suivent, les épisodes spectaculaires se succèdent: les municipaux Michel Agnant et Jérôme Christen sont suspendus et un municipal supplémentaire est désigné en remplacement.

Irrespect et mobbing

Les conclusions de l’audit sont publiées vendredi et confirment un climat de travail difficile pour certains. A Vevey, il existe «des situations d’irrespect des personnes et de leur travail, tout comme une situation de conflit avéré», peut-on ainsi lire dans le document. Trois collaborateurs sont exposés de manière importante au mobbing. Les auditeurs ne constatent toutefois pas de harcèlement moral, verbal ou physique d’un ou plusieurs municipaux à l’endroit de collaborateurs.

Pour les spécialistes, les responsabilités sont partagées entre les membres de la Municipalité. Les causes ne résultent pas d’un problème d’organisation, mais «relèvent à la fois d’absence de vision et de culture communes, de problèmes de management, tant au niveau individuel qu’au niveau de la Municipalité dans son ensemble, et de personnalités, qui faute d’avoir donné un sens partagé à la collégialité, se manifestent sans retenue».

L’apaisement depuis les suspensions

L’audit constate par ailleurs une situation d’apaisement depuis la suspension des deux municipaux. Reste que la situation n’est pas réglée et que les problématiques soulevées méritent des réponses, selon les auditeurs.

Et de formuler des recommandations. La Municipalité devrait ainsi élaborer un document commun fixant les grandes lignes de son fonctionnement et ses objectifs prioritaires.

La Ville et la Municipalité devraient être accompagnées en cas de retour des municipaux suspendus Jérôme Christen et Michel Agnant, car cela risque de s’effectuer dans un contexte difficile. Une résolution du conflit devrait être amorcée. Quant au possible retour de Lionel Girardin, son accompagnement devrait aussi être géré de manière proactive par la Municipalité.

A l’échelon de l’Etat, l’audit recommande des moyens pour intervenir plus rapidement dans une logique préventive en clarifiant ou modifiant la loi sur les communes. Une proposition que le Conseil d’Etat dit vouloir examiner.

La Municipalité ne valide pas ce rapport

De son côté, la Municipalité de Vevey a également réagi. Si elle prend acte de l’atteinte à la personnalité des collaborateurs et des municipaux et entend répondre aux recommandations pour y remédier, elle regrette que le rapport «évacue toute analyse des responsabilités individuelles de chaque municipal». Dans ce contexte, elle se refuse à le valider.

Jérôme Christen regrette également le «flou» entretenu sur les protagonistes estimant que cela empêche de comprendre qui est concerné. Quant à Michel Agnant, il considère que le rapport devrait être «plus précis et percutant» lorsqu’il revient sur les origines multifactorielles de la situation. Evoquer un ensemble d’événements et de facteurs personnels est une formulation qu’il juge «assez évasive».

Votre publicité ici avec IMPACT_medias