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Dans les entrailles de la montagne

Mineurs et visiteurs sont transportés en train dans les mines de sel.

02 août 2012, 07:28
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phcadoux@lacote.ch

Quelque 1500 mètres de parcours en train pour entrer dans les entrailles de la montagne et 1700 mètres pour en sortir. Un monde obscur et humide, composé de roches et de sel en un dédale de galeries sur 50 kilomètres, s'offre aux 65 000 visiteurs qui, chaque année, se rendent aux salines de Bex. Depuis plus de quatre siècles, le sel est extrait des mines creusées d'abord au marteau et à la cisette, puis à la poudre noire et à la dynamite, enfin par perforation.

De cet immense labyrinthe souterrain doté de rails pour le transport, quelques kilomètres seulement sont visibles. Pour s'y rendre, les visiteurs utilisent le moyen de transport des mineurs: un petit train de mine à voie étroite (60 cm d'écartement).

Aux commandes de la locomotive électrique, Georges Gavairon, guide touristique depuis une quinzaine d'années. Il a ainsi la responsabilité des touristes pendant toute la visite. "Ce n'est pas plus difficile à conduire qu'un tram à l'époque où l'on se passait de toute la technologie" , lance Georges Gavairon. En effet, la locomotive dispose de peu de boutons, de quelques témoins visuels et surtout, il reste ancré dans les rails. Mais lorsqu'il y a une forte déclivité et que l'humidité est trop importante, le petit train patine. " Sous la banquette, il y a du sel. Il faut le glisser en petite quantité dans l'orifice qui conduit directement sur le rail. Là, on patinera moins. Mais il faut le faire en continu sur ce tronçon" , insiste le guide.

Les visiteurs installés dans des wagons qui ne dépassent pas 1,6 mètre de hauteur, recherchent du regard le moindre espace éclairé balisant la voie ferrée. Le tunnel n'en finit pas de se prolonger: on s'enfonce de plus en plus dans la montagne. "Il faut imaginer que certaines de ces galeries ont été creusées au marteau et à la cisette. Les mineurs avançaient à raison de cinq mètres par mois, parfois même 1,5 mètre! En plus, ils ne savaient pas si ce travail mènerait à un nouveau site d'extraction", souligne Georges Gavairon. Le voyage insolite prend une dizaine de minutes, entre 5 et 20 km /h. Après deux heures de visite à pied du musée souterrain, le retour en train s'effectue cette fois-ci sur 1700 mètres.

Jusqu'en 1940, des milliers de mètres cubes de roches ont été évacués à l'aide de chiens-de-mine, un chariot circulant sur deux planches de mélèze, faisant office de rail. Les galeries étaient hautes de 1,6 mètre sur 50 cm de large. Dès 1947, le travail dans la mine devient ainsi moins rude avec l'installation de cette voie type Decauville qui a conduit à l'achat de locomotives à batterie, de wagons caisses et de transporteurs destinés aux visiteurs et aux mineurs.

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