Dans les années 60, la déferlante yé-yé bat son plein. A Lausanne, ce phénomène donne naissance à une multitude de petits orchestre aux noms parfois forts singuliers. Jean-Jacques Morattel, saxophoniste, Julien Favre, chanteur, Christian Schlatter, batteur et Michel Schmalz, batteur évoquent cette période avec nostalgie.
Christian Schlatter, aujourd'hui âgé de 68 ans évoque Les Aiglons, le groupe dont la carrière a marqué les années 60. "En avril 1962, j’ai été approché par Léon Francioli, le leader des Aiglons, un groupe qui s’essayait à la musique depuis 1960: j’ai rapidement récupéré une caisse claire et une cymbale ébréchée chez un copain et c’était parti! Le répertoire était majoritairement composé de reprises des Shadows, jusqu’à ce que Jean-Marc Blanc, organiste, complète le groupe et apporte ainsi un son nouveau. Parmi ses compositions personnelles, le fameux « Stalactite », nous fit connaître internationalement."
"Le Golf-Drouot de Paris était un tremplin pour tout artiste en mal de le devenir. Un échange de courriers nous a permis de nous y produire et surtout de nous faire connaître auprès des productions Barclay qui ont enregistré nos premiers disques. La touche exotique que nous représentions en étant un groupe suisse, a probablement joué en notre faveur. Une promotion extraordinaire auprès des médias nous a permis de partir en tournée d’été avec quelques vedettes; nos photos s’étalaient dans les journaux aux côtés des Beatles et nous étions représentés dans tous les hit-parades. On papillonnait avec les filles à tous les concerts, on gagnait pas mal d’argent mais on en dépensait beaucoup aussi… Bref, nous sommes rentrés en Suisse fauchés, mais avec une tête qui avait quelque peu enflé… Nos parents refusant par la suite de signer tout contrat de tournée, nous sommes retournés à nos chères études; le groupe s’est dissous en 1964. L’aventure des Aiglons me laisse le souvenir d’une bande de copains en goguette, pris dans le tourbillon d’une époque un peu folle."
Développement dans notre édition de jeudi.
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