Votre publicité ici avec IMPACT_medias

Douze ans de prison requis à l'encontre du tireur de Montbenon

Le Ministère public a requis mardi douze ans de prison à l'encontre du tireur de Montbenon qui avait fait feu à Lausanne sur une assistante de police.

12 juin 2012, 15:09
Le procureur general du Canton de Vaud Eric Cottier a requis une peine de douze ans de prison.

Le Ministère public a requis mardi douze ans de prison à l'encontre du tireur de Montbenon qui avait fait feu à Lausanne sur une assistante de police. Il a demandé que la peine soit assortie d'un traitement ambulatoire. Le verdict tombera vendredi.

Le procureur général a retenu la tentative de meurtre par dol éventuel et non la tentative d'assassinat. "L'accusé a commis des actes d'une extrême gravité. Mais il s'est arrêté sur le pas de la porte de la chambre des assassins", a déclaré Eric Cottier.

Choisie au hasard

En février 2011, le jeune homme a, pour des "motifs futiles", décidé de se venger sur une assistante de police choisie au hasard près du centre-ville. Armé d'un Beretta 9 mm, il a tiré cinq fois, blessant grièvement à la jambe une contractuelle de 58 ans. Une balle perdue a touché également une femme qui passait en voiture.

Pour le Parquet, le comportement de ce vendeur intérimaire de 30 ans "traduit un état d'émotion loin du sang-froid et de la froideur qui caractérisent un assassin". "L'assassinat doit être réservé à des situations extrêmes. On reste juste un cran au-dessous", a-t-il dit.

Accusé atypique

Le procureur est revenu sur le profil de cet accusé "atypique, aux capacités intellectuelles réduites mais très collaborant avec la police, au point même qu'on se demande si son discours n'est pas dicté par la volonté de faire plaisir à celui qui l'interroge".

Le Ministère public a réclamé une longue peine de prison, atténuée toutefois par un repentir sincère et une responsabilité pénale légèrement diminuée. Même si le risque de récidive est élevé aux dires des psychiatres, il a renoncé à l'internement, estimant qu'un traitement ambulatoire suffisait en l'état.

"En cours d'exécution de peine, on pourra au besoin modifier la mesure. Son évolution sera suivie attentivement", a assuré le procureur général.

Peine inférieure

L'avocat de l'accusé, Me Mathias Burnand, a plaidé pour une peine "bien inférieure", rappelant que les éléments à décharge sont nombreux: une enfance marquée par un grave accident qui a laissé des séquelles, une absence de casier judiciaire et le fait qu'il se soit rendu à la police moins de 48 heures après les tirs.

Me Burnand a rappelé que son client, qui souffre d'un retard mental léger, aurait aimé être l'égal de son grand frère policier, son héros. Le matin du drame, ce solitaire vivant de petits boulots avait reçu une lettre de convocation à un entretien d'embauche pour devenir assistant de police, ce qui l'a déstabilisé.

Autodestruction

"Ce jour-là, c'est sur lui-même qu'il tire", a analysé Me Burnand. Il fait feu sur un uniforme, sur ce qu'il appelle "un sous-flic car il se sent un sous-citoyen. Le flic raté c'est lui, et il le sait".

"Il éprouve une honte profonde, des regrets réels qu'il a exprimés comme il a pu", a ajouté Me Burnand. L'avocat a demandé de ne pas surestimer le risque de récidive, jugeant disproportionné l'internement réclamé par les avocats des victimes.

Internement

Estimant qu'un nouveau passage à l'acte était "hautement vraisemblable", Me Sofia Arsenio et Nicolas Iynedjian ont demandé à la Cour de faire en sorte que de tels événements ne se reproduisent plus. "Il est important qu'il soit retiré de la circulation". Ils ont plaidé pour la tentative d'assassinat, estimant que le tireur a fait preuve d'une absence particulière de scrupules.

Votre publicité ici avec IMPACT_medias