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Fonds routier: plusieurs sections socialistes romandes ont opté pour le oui

Des socialistes et des Verts romands se distancient de leurs partis suisses et plaident pour le fonds FORTA soumis au vote le 12 février. Ils rappellent que cet outil permettra de financer les projets d'agglomération, y compris de la mobilité douce.

09 janv. 2017, 17:07
La conseillère d'Etat Nuria Gorrite défend le projet FORTA.

La conseillère d'Etat socialiste vaudoise Nuria Gorrite, le conseiller aux Etats Didier Berberat (PS/NE) et les conseillers nationaux Manuel Tornare (PS/GE) et Daniel Brélaz (Verts/VD) ont donné de la voix aujourd'hui devant la presse. Ils ont défendu la création d'un fonds fédéral pour les routes nationales et le trafic d'agglomération (FORTA).

Daniel Brélaz a rappelé que "le financement des agglomérations devient hautement problématique". "Or, avec FORTA, 390 millions de francs par an sont assurés pour le trafic d'agglomération jusqu'en 2030. Cela permettra d'initier des projets toujours plus nombreux, aussi pour des agglomérations plus petites", a-t-il expliqué.

Un rejet de FORTA entraînerait un moratoire de fait pendant au moins quatre ans, selon l'écologiste. Il aurait des conséquences directes sur de nombreux projets d'agglomération, qui concernent pour un tiers la mobilité douce, c'est-à-dire le vélo, le tram ou le métro.

Cela représenterait "un gros problème" pour le futur M3 lausannois. La deuxième tranche du projet, jusqu'à la Blécherette, n'a pas encore de financement fédéral, a rappelé l'ancien syndic.

Arrêter d'être dogmatique

Sceptique au départ, Manuel Tornare avait voté non au Conseil national mais il a revu sa position, après les améliorations apportées par le Conseil des Etats. Le fonds permettra de financer plusieurs projets genevois, comme une ligne de tram ou l'élargissement de l'autoroute de contournement. "Il faut arrêter d'être dogmatique et trouver des solutions aux problèmes d'embouteillages", a-t-il lancé.

FORTA est "important pour le développement des régions périphériques", a ajouté Didier Berberat. Quelque 400 kilomètres de routes cantonales seront reprises par la Confédération, ce qui permettra de financer de nombreux aménagements routiers, notamment le contournement du Locle (NE) et de Morges (VD) ainsi que la réfection de la route d'accès au Grand-Saint-Bernard.

Une réponse fondamentale pour le contournement de l'Ouest-lausannois

"Il ne faut pas raviver la guerre rail-route, qui est toujours défavorable aux transports publics. Abandonner le plan de financement des agglomérations serait particulièrement dommageable pour la Suisse romande", a ajouté Nuria Gorrite. «Si Forta est accepté, nous aurons les moyens d’initier les études nécessaires pour le projet de contournement de l’Ouest-lausannois, qui sont aujourd’hui  en suspend. Les questions du tracé, des impacts environnementaux et de l’insertion paysagère sauront trouver réponse. Et si ce projet n’est pas inscrit dans une loi, la Confédération n’aura pas la possibilité d’engager les moyens financiers pour l’étudier.

Selon la conseillère d'Etat, la problématique de l'autoroute A1, totalement saturée aux heures de pointe, doit trouver une solution. "Et le temps nous l’avons, puisque dans le meilleur des cas, la réalisation de cette infrastructure n’est pas prévue avant 2040-2045." Des propos partagés par Claire Richard, députée Vert’libérale au Grand Conseil vaudois et ex-syndique de Chigny: "Grâce à FORTA, nous avons l’espoir d’aboutir à un bon projet de contournement, qui ne péjorera pas la qualité de vie dans la région», elle tient à rassurer sur le projet dans sa généralité: "Il ne s’agit pas d’ouvrir de grandes routes mais de permettre une complémentarité entre rail et routes et de vivre avec son temps."  

Le Fonds FORTA est combattu par les Verts et le PS au niveau suisse. Plusieurs sections socialistes romandes ont opté pour le oui, et de "nombreux Verts d'exécutifs y sont aussi favorables", a ajouté Daniel Brélaz. Les Conseils d'Etat vaudois, genevois et neuchâtelois défendent le fonds, tout comme l'Union des villes suisses.

Nuria Gorrite reconnaît que "quelques éléments pris isolément" ne plaisent pas au comité. "Nous aurions préféré une hausse de plus de 4 centimes du prix de l'essence. Mais il faut faire une pesée des intérêts globale", a-t-elle déclaré.

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