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Hôpital Riviera-Chablais: l’ancien directeur du CHUV à la rescousse

Pierre-François Leyvraz, directeur retraité du CHUV, reprend dès lundi les rênes de l’Hôpital Riviera-Chablais (HRC) à titre intérimaire. Il est chargé de rétablir le calme autour d’un établissement dans la tourmente.

04 juin 2020, 14:43
L'ancien directeur du CHUV est chargé de rétablir le calme autour d'un établissement dans la tourmente.

Pierre-François Leyvraz, directeur retraité du CHUV, reprend dès lundi les rênes de l'Hôpital Riviera-Chablais (HRC) à titre intérimaire. Il est chargé de rétablir le calme autour d'un établissement dans la tourmente. Il s'est fixé une limite d'un an pour ce mandat.

Sa nomination intervient une semaine seulement après la démission de Pascal Rubin, nommé directeur de l'HRC en janvier 2014. Celui-ci avait dit jeter l'éponge jeudi passé en raison des attaques personnelles qui s'étaient multipliées à son encontre depuis la découverte des soucis financiers de l'hôpital de Rennaz.

Depuis ce printemps, le professeur Leyvraz apportait déjà son soutien à la direction générale de l'HRC pour les affaires cliniques. Il a désormais été nommé directeur général par intérim et formera un binôme avec Arnaud Violland, désigné directeur général adjoint, a annoncé jeudi devant la presse Marc-Etienne Diserens, président du Conseil d'établissement de l'hôpital de Rennaz.

M. Leyvraz devra "accompagner la transition de l'institution jusqu'à la mise en oeuvre des conclusions des rapports d'audit en cours. Il devra également travailler au retour de l'établissement à l'équilibre financier", a expliqué M. Diserens en présence des conseillères d'Etat vaudoise Rebecca Ruiz et valaisanne Esther Waeber-Kalbermatten, en charge de la santé dans leur canton.

Triple objectif

M. Diserens a laissé entendre qu'il faudrait "quelques mois" pour trouver un directeur général fixe. Il a dit vouloir attendre les conclusions des audits, lancés par les cantons et attendus vers la fin de l'été, pour prendre en compte leurs recommandations.

Le Conseil d'établissement a rappelé la longue expérience de direction hospitalière de M. Leyvraz pour justifier son choix. Il a en effet été à la tête du CHUV de 2009 à 2019. Jeudi, il s'est dit "convaincu et déterminé" de pouvoir apporter sa contribution à un projet auquel il "croit profondément" et de surmonter donc "les turbulences" actuelles.

"Notre objectif est triple. Nous devons d'abord restaurer le calme et la confiance avec l'ensemble des équipes et des partenaires autour du HRC", a affirmé M. Leyvraz devant les médias. "Nous devons poursuivre le travail d'organisation de l'institution et retrouver un niveau d'activité normale. Nous devons poser les bases qui permettront l'efficience et la gestion financière nécessaires à sa mission au service des patients de la région".

Il a dit qu'il allait s'atteler au plus vite à la visite et à l'immersion dans tous les services cliniques de l'HRC avant de prendre des décisions. Il a déjà clairement assuré qu'il n'y aurait pas de licenciements. Il a en revanche évoqué des restructurations et modifications de fonctionnement dans certains services, notamment les urgences.

Satisfaction des deux cantons

Les deux conseillères d'Etat se sont dites "satisfaites" de la solution trouvée. Mme Ruiz a rappelé que le rôle de l'HRC n'était "nullement remis en question". Mme Waeber-Kalbermatten n'a en revanche pas hésité à dire qu'il faudra peut-être "quatre à cinq ans pour retrouver un bon équilibre financier".

Le Conseil d'établissement a aussi nommé le professeur Didier Trono, médecin spécialiste de la virologie et de la génétique à l'EPFL, au poste d'administrateur-délégué. Il sera la "courroie de transmission, le facilitateur" des relations entre la direction et le Conseil de l'hôpital durant la période de transition. Quant à M. Violland, il dirige actuellement le département Organisation, systèmes d'information et logistique de l'établissement.

Le nouvel hôpital de Rennaz, qui a permis de regrouper cinq sites hospitaliers de la région, a accueilli ses premiers patients en novembre dernier. Depuis plusieurs mois, il enchaîne les difficultés, notamment financières: un déficit de 17,9 millions de francs est attendu pour 2019, au lieu des 6 millions de perte budgétés.

Surcoûts et retards liés au déménagement, problèmes de mise en oeuvre et revenus hospitaliers inférieurs aux attentes ont été avancés pour justifier l'ampleur de la perte. Plusieurs voix se sont aussi élevées contre la gouvernance de l'établissement, qui a notamment dû composer avec des démissions en cascade et des problèmes d'absentéisme depuis son inauguration.

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