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L'affaire de l'enregistrement clandestin à l'UDC devant le juge

L'affaire de l'enregistrement clandestin à l'UDC Vaud en 2014 a occupé le Tribunal de police de Lausanne mardi matin. Un homme est accusé de tentative de contrainte, deux autres de complicité. Le verdict est attendu pour ce mercredi.

03 juil. 2018, 16:52
Fabienne Despot se trouve mêlée à une affaire d'enregistrement clandestin au sein de l'UDC. Elle fait partie des plaignants.

Si Jean-Luc Laurent est accusé de tentative de contrainte, c'est pour avoir cherché à obtenir ce fameux rapport de médiation en échange de la non-diffusion d'un enregistrement. Un enregistrement réalisé en avril 2014 lors d'une séance de l'UDC par Fabienne Despot à l'insu de ses collègues.

"Il n'était pas dans mon intention de le diffuser", se défend Jean-Luc Laurent. "A l'époque, je ne voyais pas cela comme du chantage ou de la contrainte". Et le sexagénaire d'ajouter que tout ce qu'il voulait, c'était obtenir ce rapport. "C'était de bonne guerre".

Rôle de passeuse

S'agissant des deux complices, il est reproché à l'ex de Fabienne Despot d'avoir transmis cet enregistrement à Jean-Luc Laurent. Une transmission qui s'est faite via la troisième prévenue qui dit avoir simplement joué en rôle de passeuse sans vraiment réaliser la portée de ses actes. "Je m'excuse", a-t-elle lâché.

Pour l'enquêteur, des excuses ne serviraient pas à grand-chose. "Je trouve cette histoire rocambolesque. Et je regrette amèrement d'avoir donné cet enregistrement". "Il n'y avait quasiment rien dans cet enregistrement et mon but était honorable puisqu'il tendait à obtenir le rapport. C'était le droit de M. Laurent", clame-t-il. "D'après moi, c'était un moyen de pression très léger."

Un grand choc

Reste que du côté des plaignants, qui n'ont pas accédé aux demandes de Jean-Luc Laurent, on ne l'a pas vécu comme tel. Lorsqu'elle a reçu la requête du maître chanteur Fabienne Despot dit "avoir eu un grand choc". "Nous vivions une période agitée, c'était le début de la campagne pour les élections fédérales, je me suis dit que si la presse avait connaissance de cet enregistrement, cela aurait des conséquences pour mon parti et moi-même."

C'était aussi l'inquiétude pour Michaël Buffat alors chef de groupe au Grand Conseil. "Je ne me souvenais plus de ce que j'avais dit, ce sont des séances confidentielles".

Fuite dans la presse

Finalement, c'est dans la presse que cette affaire fuitera. Et Michaël Buffat de réfuter y être pour quelque chose, contrairement à ce que pensent les prévenus. "Je n'ai pas organisé cette fuite. D'ailleurs, une conférence de presse pour informer les médias était prévue deux jours après que cela sorte."

Cette affaire a sans nul doute mis un coup de frein à la carrière de Fabienne Despot. Elle avait remis son mandat de présidente de la section peu après les élections fédérales de 2015 reconnaissant un résultat "un peu mitigé". Elle n'est par ailleurs plus députée au Grand Conseil.

Le Parquet, absent à l'audience, a requis une peine de trente jours-amende pour le principal accusé, de 15 jours-amende pour l'enquêteur et de dix jours-amende pour la femme, tous trois avec un sursis de deux ans. Le verdict est prévu pour ce mercredi.

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