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L’interdiction de la mendicité est entrée en force sur sol vaudois

La mendicité est désormais interdite dans tout le canton de Vaud. Depuis jeudi, ceux qui tendront la main risquent une amende entre 50 et 100 francs. A Lausanne, des Roms ont tenu à mener une action de sensibilisation à leur sort.

01 nov. 2018, 13:48
Pepi, mendiant rom distribue des tracts en lieu et place de mendier le premier jour de l'interdiction de mendier dans le canton de Vaud ce jeudi 1 novembre 2018 dans la rue a Lausanne. L'interdiction de la mendicité est étendue des ce jeudi a tout le canton de Vaud.

Ville vaudoise la plus touchée par la mendicité, Lausanne est particulièrement concernée par cette interdiction. Jusqu’ici, la Ville n’interdisait pas totalement la mendicité mais la cadrait avec des possibilités d’amender. Les mendiants n’avaient ainsi pas le droit de tendre la main en compagnie de mineurs, de se tenir à proximité des distributeurs d’argent ou dans les transports publics.

Exit ce règlement communal. Suite à une décision du Tribunal fédéral publiée en octobre, l’interdiction générale de la mendicité a pu être appliquée à l’ensemble du canton, comme le demandait une initiative UDC acceptée de justesse au Grand Conseil en 2016.

Sensibiliser la population

Jeudi, des Roms soutenus par l’association Opre Rrom ont mené des actions dans Lausanne pour sensibiliser à leur sort. Ils se sont tenus aux endroits où ils mendiaient habituellement, mais cette fois debout et non assis. Dans leurs bras, des pancartes sur lesquelles on pouvait par exemple lire: «Je n’ai plus le droit de mendier…Mes enfants au pays ont toujours faim».

Proche de cette communauté qu’il suit notamment au travers d’un riche travail photographique, Yves Leresche soutient leur action. «On ne parle pas assez de ce que cette interdiction implique pour ces personnes«, regrette l’homme interrogé par Keystone-ATS. »On ne pense qu’à nous.»

«En huit à dix ans ici, certains sont parvenus à tisser un mini-réseau composé de personnes bienveillantes qui leur donnent par exemple des petits travaux à effectuer. Mais vont-ils rester? Vont-ils tout perdre? Certains vont se déplacer ailleurs pour mendier avant que cela leur soit à nouveau interdit. C’est infernal», poursuit le photographe.

Pas de transition

Du côté de la police lausannoise, on explique que la loi sera strictement appliquée dès jeudi. Aucune période transitoire n’est prévue. La police intervient pour faire cesser l’infraction et la dénoncer à la préfecture, précise son porte-parole Raphaël Pomey. Et d’ajouter que dans un hypercentre restreint, l’application de la loi se fera dans le cadre du travail général de police et sa mission de visibilité.

Pour manifester leur opposition à cette interdiction, plusieurs mouvements parmi lesquels SolidaritéS Vaud, Opre Rrom, la Jeunesse socialiste, les Verts vaudois ou le POP, soutiennent jeudi soir un rassemblement à Lausanne. Ils estiment que cette décision est «inhumaine, discriminatoire et raciste».

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