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La lutte contre le deal divise les élus cantonaux

Le Grand Conseil vaudois a débattu mardi de la problématique du deal de rue. Elus de droite comme de gauche s'accordent pour dire qu'il faut agir, mais ils divergent sur les pistes à suivre. La réflexion se poursuivra en commission.

26 juin 2018, 19:12
La ville de Lausanne a renforcé la présence policière pour lutter contre le trafic de drogue.

Durant environ une heure et demie, le législatif a bataillé sur ce sujet qui fait polémique depuis le coup de gueule du cinéaste Fernand Melgar. Tous les élus ont reconnu que le problème n'est pas récent, qu'il dépasse les frontières cantonales et qu'il n'existe pas de «potion magique».
Au final, les députés ont adopté une résolution du PLR Marc-Olivier Buffat qui demande un renforcement de la chaîne pénale et davantage de places de détention. Mais ils ne se sont pas tous rangés derrière ce texte, avalisé par 73 voix contre 56, la gauche refusant de le voter.

Pour Vassilis Venizelos (Verts), cette résolution est «incomplète» et «enfonce des portes ouvertes». Trop axée sur la répression, elle ne parle pas des autres piliers de la politique de drogue: la prévention, la thérapie et la réduction des risques.

Pour Jean-Michel Dolivo (Ensemble à Gauche), une approche répressive rend le trafic davantage souterrain. Son impact est «nul», a-t-il ajouté. Plusieurs voix à gauche ont plaidé pour un encadrement et un contrôle de ce marché, réclamant notamment une légalisation de la vente et de la consommation de cannabis.

Assumer le bilan à Lausanne

«Une légalisation noierait le problème. C'est un échec au Portugal», a répliqué Marc-Olivier Buffat. Le député a accusé la gauche de tenir depuis longtemps le même discours. Et il a lancé: «C'est votre bilan à Lausanne. Il faut l'assumer».

La conseillère d'Etat Béatrice Métraux a assuré que le Conseil d'Etat «entend les préoccupations» du Grand Conseil. «Mais cette problématique n'est pas que sécuritaire. Il s'agit aussi de politiques sociale, scolaire et migratoire», a-t-elle ajouté.

Actuellement, dans le canton, plus d'un détenu sur deux (54%) est derrière les barreaux pour des délits en lien avec les stupéfiants. Réserver cinq cellules aux dealers de rue, comme à Neuchâtel avec l'opération «Narko», ne permettrait pas d'endiguer le phénomène, a-t-elle dit. Mais elle a rappelé qu'un crédit d'étude de 12 millions vient d'être transmis au Grand Conseil pour créer 216 places de détention en 2025 aux Grands-Marais, près d'Orbe.

Une délégation du Conseil d'Etat va se réunir à la rentrée pour étudier «toutes les pistes possibles» pour lutter contre le deal. Des assises de la chaîne pénale sont agendées en décembre. Et l'Ecole des sciences criminelles va analyser les chiffres vaudois.

En commission

La réflexion se poursuivra aussi au Grand Conseil vaudois. Mardi, une motion d'Axel Marion (PDC) et une initiative de Gregory Devaud (PLR) ont été renvoyées en commission.

La motion demande au Conseil d'Etat d'identifier toutes les mesures utiles à renforcer la lutte contre le trafic de stupéfiants. L'initiative demande que le deal dans l'espace public soit considéré comme une circonstance aggravante et sanctionné par une peine privative de liberté.

 

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