Une facture d'électricité nulle, une surproduction injectée dans le réseau, un bâtiment consommant moins de 10kWh par m2 et par an. Le premier bilan énergétique de la maison de paille à Lausanne dressé par l'EPFL est largement positif.
A l'heure où 40% de l'énergie consommée dans le monde sont utilisés dans le bâtiment, l'Ecole polytechnique fédérale de Lausanne (EPFL) présente un bilan complet d'une maison de paille, de la plantation à la destruction des matériaux. La recherche a été menée par Adrien Chaussinand du Laboratoire d'énergie solaire et de physique du bâtiment.
La Suisse compte une trentaine de maisons de paille dont une à Lausanne, au coeur de cette étude. Et contrairement à ce que l'on pourrait penser, ces constructions ne sont pas éphémères. La plus vieille a 112 ans, indique vendredi l'EPFL dans un communiqué.
Impact quasi nul
Dans son travail, l'ingénieur lausannois a établi un bilan électrique et une analyse du cycle de vie du bâtiment. C'est-à-dire l'énergie utilisée pour celui-ci du début de la réalisation à sa destruction.
"Si l'on réutilisait l’ensemble des bottes comme combustible dans un chauffage urbain lors de la destruction du bâtiment, on arriverait à un bâtiment quasiment passif, c'est-à-dire avec un impact quasi nul sur l’environnement", explique ainsi le spécialiste.
Construit avec 50 tonnes de terre et 45 tonnes de paille, l'édifice dispose de triples vitrages, d'une ventilation double flux, de panneaux photovoltaïques ou encore d'un chauffage à pellets. Depuis deux ans, il est en outre labellisé Minergie.
Deux étages
La maison de paille de deux étages, baptisée ECO46, a été construite entre avril et décembre 2011. Située à l'entrée de l'Etablissement horticole rue du Chablais, elle accueille notamment des bureaux et une salle de réunion du service des parcs et domaines.
Ce projet constitue le prolongement de la "maison de paille" construite sans autorisation par un collectif lausannois en 2007. Cet édifice illégal avait brûlé en décembre 2007 alors que la municipalité avait ordonné son évacuation.