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Lausanne: un médecin urgentiste jugé pour homicide par négligence

Les faits remontent à 2017 aux urgences du Centre médical de Vidy. Un médecin est accusé de ne pas avoir fait tout le nécessaire pour éviter la mort d'une patiente.

14 juin 2021, 14:04
Le verdict pourrait être connu dans la semaine.

Un médecin urgentiste a comparu lundi devant le Tribunal d'arrondissement de Lausanne. Il est accusé de n’avoir pas agi dans les règles de l’art pour éviter la mort d’une patiente qu’il avait été amené à examiner en mai 2017 dans un Centre médical lausannois.

Ce médecin français de 46 ans est jugé pour homicide par négligence. Le praticien, domicilié en banlieue lyonnaise (F) et titulaire d’un permis B, encourt théoriquement jusqu’à trois ans de prison au plus.

Le 31 mai 2017 vers 20h10, une femme de 66 ans se présente avec sa fille aux urgences du Centre médical de Vidy à Lausanne. Cette patiente, ayant survécu à un cancer du sein, se plaint de tousser et d’avoir le nez congestionné depuis trois jours.

Elle est examinée en présence de sa fille une heure plus tard par le prévenu. L’examen clinique et l’auscultation pulmonaire n’ont rien révélé d’anormal pas plus que la radiographie du thorax.

Elle décède sur son canapé

Au final, d’après l’acte d’accusation, l’urgentiste conclut donc à un simple syndrome grippal et recommande à la sexagénaire de s’adresser au CHUV pour des examens plus poussés si son état ne s’améliore pas dans les deux jours après la prise du traitement préconisé.

«J’ai demandé qu’elle y aille le soir même pour faire un scanner et subir une consultation pneumologique», corrige l’accusé. «Si tel avait été le cas, nous y serions allées immédiatement», précise de son côté la fille de la disparue.

J’ai demandé qu’elle y aille le soir même pour faire un scanner et subir une consultation pneumologique
Le médecin accusé

Tôt le matin du 2 juin, la patiente se sentant mal et peinant à respirer, affirme à son mari qu’elle se rendra au CHUV dans la journée. Mais c’est trop tard. En début d’après-midi, sa fille la retrouve inconsciente sur le canapé du salon. Elle appelle le 144 et procède à un massage cardiaque.

Une fois sur place, les secouristes n'ont pu que constater son décès.

Complication tardive d’une radiothérapie

L’autopsie révèlera qu’elle est décédée des suites d’une broncho-aspiration massive de sang consécutive à une hémorragie pulmonaire massive. Laquelle relevait d’une complication tardive de la radiothérapie que la patiente avait reçu dix années auparavant dans le cadre de son cancer du sein.

Il n’est pas établi qu’il ait ordonné à sa patiente d’aller consulter au CHUV.
Le procureur

«Ce médecin a négligé ses responsabilités vis-à-vis de sa patiente», estime le procureur. «Il n’est pas établi qu’il ait ordonné à sa patiente d’aller consulter au CHUV.» Lorsque la présidente demande à l’accusé s’il aurait procédé différemment si c’était à refaire, ce dernier répond: «Il y avait pas mal de choses compliquées et pas claires dans cette histoire. Je pense que ma réponse était appropriée!»

Contraire aux règles de l’art

L’homme garde le silence plutôt que d’adresser ses excuses au veuf de la disparue et à sa fille lorsque l’occasion lui en est donnée par la présidente.

 

Le fait de la laisser rentrer chez elle ne correspondait pas aux règles de l’art.

 

 

Selon l’acte d’accusation, qui se base sur un rapport d’experts, l’accusé aurait dû immédiatement organiser des examens complémentaires au CHUV. Le fait de la laisser rentrer chez elle ne correspondait pas aux règles de l’art.

Le procès se poursuit lundi après-midi avec le réquisitoire et les plaidoiries. Quant au verdict, il pourrait être connu dans la semaine.

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