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Le casse de Bussigny à 2,1 millions de francs devant la justice

Le procès de trois des auteurs du braquage d’un fourgon à Bussigny (VD) survenu fin 2015 pour un butin de 2,1 millions de francs s’est ouvert lundi matin devant le tribunal criminel de Lausanne. Trois complices présumés sont aussi sur le banc des accusés.

27 août 2018, 14:15
Le procès s'est ouvert au Tribunal criminel de Lausanne.

Mercredi 30 décembre 2015 vers 19h30, dans les locaux du siège de la société de sécurité privée Protect’Service à Bussigny, deux agents avaient été plaqués au sol, puis ligotés par deux hommes masqués. Ils étaient occupés à charger deux caisses dans leur fourgon de transport de fonds. A l’intérieur: 2,1 millions de francs en cash, soit la recette de fin d’année d’un magasin d’alimentation. Les braqueurs étaient armés et vêtus d’une combinaison de peintre blanche à capuchon, ainsi que d’un masque noir de ski, selon le communiqué de la police cantonale.

Lundi matin devant le tribunal, seul l’un des deux malfrats – un Brésilien aujourd’hui âgé de 23 ans – s’est retrouvé sur le banc des accusés. Le deuxième braqueur, un militaire et ouvrier portugais mesurant près de 2 mètres, s’est réfugié dans son pays immédiatement après le casse. Non localisé, il fait l’objet d’une procédure distincte en Suisse.

Cerveau de l’opération

Deux autres jeunes hommes comparaissent également pour brigandage qualifié. Un Brésilien de 28 ans, qui avait joué le rôle de chauffeur le soir des faits, ainsi qu’un binational helvético-brésilien de 32 ans (le cousin du premier). Il n’est autre que l’un des deux convoyeurs de fonds braqués.

Cet agent de sécurité a admis en cours d’enquête être le cerveau de l’opération. «J’aimerais te présenter mes excuses: je ne l’ai pas fait jusqu’ici par écrit car je trouvais un peu lâche, et je savais qu’on se reverrait aujourd’hui», a-t-il déclaré à son ex-collègue de travail, devenu opérateur TV.

Grosses dépenses

«Je me suis fait un film dans la tête: une fois que j’étais en possession de l’argent, je n’ai pas su qu’en faire», a poursuivi le trentenaire face à ses cinq juges. Il a reconnu la totalité des faits retenus à son encontre.

L’homme a ensuite affirmé avoir dépensé environ 500 000 francs en quelques semaines, notamment pour l’achat d’un terrain au Brésil. Il avait remis aux deux Brésiliens les sommes de 43 500 et 50 000 francs pour leur participation au casse. Le braqueur réfugié au Portugal (également âgé d’une trentaine d’années) avait reçu 100 000 francs.

Coprévenus

Trois autres coprévenus sont arrivés libres au tribunal. Ils répondent principalement de blanchiment d’argent et faux dans les titres. Il s’agit de la soeur du trentenaire (une Genevoise), de son fiancé (un chocolatier de La Côte), ainsi que la belle-mère de l’initiateur du braquage (une Brésilienne).

«Je lui faisais confiance lorsqu’il me disait qu’il avait contracté un crédit», s’est justifiée cette dernière, à l’origine de l’un des transferts d’argent vers l’Amérique du Sud. Avant de préciser n’avoir «fait que rendre service».

Jugement à venir

Les peines requises par le procureur général adjoint Laurent Maye devraient être connues mercredi. Le jugement sera rendu ultérieurement.
Après avoir initialement bénéficié d’une ordonnance de classement, les parents et le frère du jeune chocolatier seront finalement jugés pour blanchiment d’argent dans le cadre d’un prochain procès.

Le Tribunal cantonal a accepté il y a deux semaines un recours du groupe valaisan SOS Surveillance SA, qui détient la société Protect’Service, allant dans ce sens.

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