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Le centre des congrès de l'EPFL est-il un gouffre financier?

Mauvaise nouvelle pour l'EPFL, son centre des congrès relativement neuf est déficitaire après deux années d'exercice. C'est un constat du Contrôle fédéral des finances contesté par l'EPFL cependant qui argue du fait qu'il obtient plus de rendement avec cet édifice qu'avec des logements ou des bureaux.

29 août 2016, 16:35
/ Màj. le 29 août 2016 à 17:00
Le centre des congrès de l'EPFL est-il un gouffre financier?

Le centre de congrès de l'EPFL, inauguré au printemps 2014, est déficitaire, constate lundi le Contrôle des finances dans un rapport. Sans contre-mesures, il resterait dans les chiffres rouges. L'Ecole polytechnique fédérale conteste cet alarmisme.

Le Contrôle fédéral des finances (CDF) a examiné cinq projets des EPF, à Lausanne et à Zurich, financés grâce à des partenariats publics-privés. Avec une valeur de 4,6 milliards de francs, le domaine des EPF représente un des plus grands portefeuilles immobiliers de la Confédération.

Perte de 13,7 millions

Le quartier nord de l'Ecole polytechnique fédérale de Lausanne (EPFL), où est situé le centre de congrès, a enregistré une perte de 13,7 millions de francs depuis son ouverture en 2013, dont 6,8 millions en 2015, a indiqué à l'ats André Schneider, vice-président du secteur ressources et infrastructures.

Selon une projection théorique du contrôle des finances, le quartier nord pourrait atteindre une perte de 116 millions de francs d'ici l'échéance de 30 ans du contrat. Une projection que conteste l'EPFL: elle prévoit une augmentation du chiffre d'affaires du centre de 5,2 millions à 9,4 millions de francs d'ici 2019. L'équilibre financier devrait ainsi être atteint.

Le Contrôle fédéral de finances ne partage pas cet optimisme et estime que ce ne sera pas suffisant pour quitter les chiffres rouges.

Mauvaise analyse

Le centre de congrès était principalement destiné à des événements internes, comme des conférences scientifiques et du corps professoral. A présent, il accueille en grande majorité des événements externes, sans lien avec l'EPFL.

Le Contrôle des finances critique "l'analyse sommaire de la situation" faite par le Conseil des EPF en 2010, au moment de conclure les contrats de financements avec des entreprises partenaires. Il ne s'est pas "véritablement interrogé sur l'utilité des infrastructures proposées et leur rentabilité sur le long terme".

D'ailleurs, le fait que l'utilisation du centre de congrès ait changé du tout au tout souligne cette mauvaise évaluation. Le CDF salue cependant les tentatives de l'EPFL d'améliorer la rentabilité du site en l'ouvrant à l'extérieur et en cherchant à collaborer avec l'Université de Lausanne et la RTS, bientôt présente sur le site.

L'EPFL se défend en remarquant que le modèle d'affaire d'un centre de conférences évolue beaucoup plus rapidement que celui de logement ou de bureaux. Elle met en avant les contrats signés ou prêts à l'être pour 2016 et les années à venir, regrettant que le CDF ne les ait pas pris en compte. Et de souligner que 2015 représentait une phase "de montée en puissance et de développement".

Trop rentables pour les privés

Les investissements des partenaires privés dans les bâtiments des EPF, à Lausanne ou Zurich, sont peu risqués et très rentables. Trop, de l'avis du Contrôle des finances. Alors que sur le marché normal, les intérêts se situent à 3%, ils varient entre 4,5% et 4,8% pour les bâtiments des EPF. Cela représente plusieurs millions versés en trop.

Dans le cas du centre de congrès, le CDF met en évidence le fossé entre les excellents rendements obtenus par l'investisseur privé (Crédit suisse) et les résultats négatifs à charge de l'EPFL.

 

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