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Le Lausanne Sport entre l’arène du jeu vidéo

Le Lausanne Sport doit sauver sa place sur le terrain en super league. Mais le sept fois champion de Suisse a assuré sa place dans le monde de plus en plus populaire du gaming sportif en annonçant la création d'une équipe eSports.

06 avr. 2017, 15:23
L'équipe eSports du FC Lausanne Sport bénéficie d'un budget de 20 000 francs, une somme modeste comparée aux chiffres connus du foot professionnel.

Le Lausanne Sport a franchi le pas: il a annoncé jeudi la création d'une équipe d'eSports appelée à faire entrer le club dans ce "nouveau monde" certes en pleine expansion, mais peut-être pas autant qu'il le clame à tous vents.

Représentant la direction du LS, l'ancien président Jean-François Collet n'a pas caché son scepticisme primaire. "Comme beaucoup de gens, je ne considérais pas cela comme un sport. J'ai parfois encore de la peine aujourd'hui." Toutefois, l'univers du gaming, dont l'intérêt auprès du public connaît actuellement une belle croissance, représente "une formidable opportunité" d'accomplir ce que le club cherche à faire depuis des années sans y parvenir, à savoir rajeunir le public de la Pontaise. Les cibles sont les 15-25 ans.

Absorption d'une équipe de gamers

Pour créer la nouvelle entité (qui comportera aussi une académie visant à former des joueurs), Lausanne-Sport a absorbé l'équipe Qualitas Helvetica, une des plus performantes en Suisse qui a également obtenu des résultats probants à l'étranger. Ainsi, le Lausanne-Sport eSports est présidé par Frédéric Boy alias Torrix, lui aussi un gamer. L'effectif est composé de spécialistes de six jeux - pour la moitié des jeux de combat soit de type tir à la première personne (Doom-like) soit de type arène (MOBA) -, dont un seul - la plus populaire des simulations de football - est directement lié au sport traditionnel.

Ce qui a séduit le directoire du LS, outre l'établissement d'une passerelle vers un public plus jeune, sont les similarités existant entre le monde du gaming et celui du sport. "L'eSports est un écosystème calqué sur le modèle du sport traditionnel, estime Jean-François Collet. Il y a des équipes, des dirigeants, des sponsors, des compétitions."

Et Collet de soutenir le virage pris par Lausanne-Sport à grands coups de chiffres sensés illustrés l'exponentielle émergence de cet univers. Audiences télévisées ou sur internet défiant bientôt toute concurrence, assiduité de gamers de plus en plus nombreux (on estime ses pratiquants et fans à plus de 250 mio de personnes), dotation des tournois en forte augmentation, poids économique bientôt colossal, entreprises mastodontes qui investissent le milieu: l'avenir se jouera manette en main.

Trend positif

Sauf que les chiffres avancés par la communauté de l'eSports (concepteurs, plates-formes de jeu en ligne, autres diffuseurs, qui ont tous un intérêt évident à alimenter le fantasme) ne sont pas toujours en adéquation avec la réalité et que, pour l'heure, le gaming ressemble moins à un véritable phénomène générationnel dominant qu'à un marché au trend positif mais au sujet duquel il est impossible d'affirmer qu'il s'imposera sur le long terme dans la guerre du temps libre. Le trend est suffisamment positif, cependant, pour donner à certains l'envie de s'y essayer.

Le Servette FC vient de lancer son équipe (qui ne s'aligne toutefois pas dans la simulation de football!). Le FC Zurich et le FC Lucerne parrainent chacun, modestement, un gamer portant leur maillot lors des compétitions (là il est question de la simulation de football). Un établissement bancaire songe à lancer un championnat de Suisse.

Le journal L'Equipe suit le phénomène de près

Tant de projets qui font écho, dans des proportions extrêmement moindres, à la création du PSG eSports et au bruit que cela a provoqué du fait de l'engagement d'une des stars de cet univers, Bora Kim. Les supports - TV, web, journal - du groupe "L'Equipe" suivent du reste de près les résultats de l'entité.

Au tour donc de Lausanne, qui aurait tort de ne pas tenter le coup. Des fois que le gaming devienne, dans un futur plus ou moins proche, LA locomotive de l'économie du loisir et du divertissement. Ce qui n'est actuellement pas encore le cas, loin s'en faut. Le budget de Lausanne-Sport eSports pour l'année prochaine devrait être de 20 000 francs.

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